Les conséquences psychologiques du confinement
Quelles sont les conséquences psychologiques du confinement à long terme ? Qui a plus de risques de développer le trouble anxieux ou une dépression à cause du confinement?
Quelles sont les mesures à prendre pour retrouver un équilibre psychique ? Qu’en est-il de la prise en charge?
Nous sommes nombreux à ressentir une fatigue inhabituelle, une démotivation ou encore une angoisse plus forte que les autres années. Et cela malgré les vacances. Tous ces états psychiques peuvent être provoqués par de longs mois de confinement.
Conséquences du confinement sur notre fonctionnement psychique ?
Le prolongement de règles contraignantes du confinement est délétère pour nos liens sociaux et pour notre vie psychique. D’autre part l’injonction paradoxale de rester chez soi alors que l’on est en bonne santé nous a poussés sur des positions régressives et dans la passivité.
Le premier confinement a été un choc pour tous et a provoqué déjà un retentissement psychique important. Mais la la répétition de ce trauma a causé de vrais dégâts psychologiques et psychiatriques. Ces conséquences se sont installées chez certains de manière persistante. Nous sommes donc de plus en plus fatigués et de plus en plus anxieux pour notre avenir.
Les conséquences psychologiques du confinement sont variées
Cette longue période d’isolement forcé résonne comme un enfermement et en cela renvoie à un manque de liberté. Elle provoque les sentiments d’incapacité et d’impuissance. Alors que nous avons besoin d’interactions sociales et affectives pour rester en équilibre psychique nous avons été soumis à l’injonction paradoxale de rester isolé.
Même ceux qui n’ont pas été malades ou contagieux ont été contraints à rester confinés comme le sont par exemple les malades chroniques ou les prisonniers. Le confinement lié à l’épidémie a ralenti notre existence, nous a désocialisé et a restreint nos possibilités d’agir. La modification de nos modes de vie a provoqué la rupture dans nos vies. Or la routine a un effet structurant et contenant sur la psyché de l’homme.
Un autre élément déstructurant pour la psyché c’est la difficulté à se projeter dans l’avenir. La confiance dans l’avenir a disparu pour ceux par exemple qui ont perdu leur travail et surtout pour les jeunes.
En conséquence, les troubles psychologiques sont en augmentation. L’anxiété, la dépression, les suicides, les violences familiales se sont multipliés.
Il peut également exister une perturbation de l’humeur caractérisée par l’irritabilité et le sentiment de colère. Ces dernières poussent certaines personnes à des passages à l’acte. Nous avons observé une très forte augmentation des violences domestiques et des comportements à risques.
Le burn out professionnel lié à la perte du sens au travail est également en augmentation.
Le confinement laisse-t-il les traces psychologiques invalidantes ?
Tout d’abord, nos rythmes de vie ont été bouleversés de manière brutale, prolongée et sans consentement. Un certain ralentissement peut s’avérer bénéfique sur une courte période. Cela est possible pour ceux dont la situation professionnelle et économique n’est pas menacée et qui peuvent être confinés dans des bonnes conditions. Mais pour d’autres, le confinement a mis à l’épreuve leurs capacités d’adaptation avec des conséquences délétères.
Dans un premier temps, la peur de la maladie véhiculée par les médias a été paralysante pour les personnes anxieuses. Beaucoup d’entre elles ont développé une hypocondrie centrée sur la crainte du virus. D’aucuns ont sombré dans des dépressions plus ou moins profondes allant parfois jusqu’aux idées suicidaires. Chez les autres encore, les mesures coercitives, les interdits et les injonctions absurdes ont provoqué de la colère. Souvent en opposition, ces deux groupes ne se comprennent plus, ne se soutiennent plus. Dans bien de familles, le mot d’ordre avant Noël était : on ne parle pas de ça. Dans les circonstances actuelles les liens sociaux, familiaux, amicaux sont extrêmement fragilisés.