Boulimie – le plaisir poussé à l’extrême

La boulimie est un trouble de l’alimentation qui se présente sous forme de crises récurrentes au cours desquelles la personne a un besoin compulsif de manger rapidement de grandes quantités de nourriture. Lors d’une telle crise d’hyperphagie le sujet a l’impression de perdre le contrôle des quantités ingérées et de ne pouvoir s’arrêter. Des accès de gloutonnerie surviennent à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Le plaisir, présent au début de l’accès d’hyperphagie boulimique fait place souvent à un dégoût de soi et à un sentiment de honte. La crise s’arrête par un  vomissement provoqué ou par une sensation douloureuse de réplétion gastrique accompagnée parfois par une fatigue intense avec somnolence.

Souvent, une femme ou un homme souffrant de ces épisodes de binge-purge compulsifs, vont avoir un sentiment de perte de contrôle et d’impuissance. Ils engagent alors des efforts frénétiques pour annuler ces sentiments.

La personne sujette aux compulsions alimentaires de la boulimie met ainsi en œuvre des comportements compensatoires inappropriés pour prévenir la prise de poids. Parmi les stratégies de contrôle du poids on observe le plus fréquemment des vomissements provoqués, l’emploi abusif de laxatifs ou de diurétiques, les lavements, les restrictions (jeûnes, diètes) ou encore l’exercice physique excessif.

Des vomissements provoqués et autres formes de purge, surtout si le cycle binge/purge est répété plusieurs fois par semaine peuvent causer des conséquences physiques graves. Ils peuvent être à l’origine de troubles hydroélectrolytiques, d’une déshydratation, une inflammation de l’œsophage ainsi que des lésions oesophagiennes et gastriques, mais aussi d’érosions dentaires et des troubles de glandes salivaires, d’infertilité.

Boulimie, la secrète

Les épisodes de boulimie et de purge sont souvent vécus dans la culpabilité et en secret, le trouble est parfois dissimulé à l’entourage pendant de longues périodes. Ceux qui souffrent de boulimie utilisent souvent ces comportements dans une tentative de prévenir la prise de poids mais aussi pour rétablir un sentiment de contrôle, comme un moyen de faire face à des situations émotionnellement difficiles. Il n’est pourtant pas aisé de repérer les indices pouvant alerter l’entourage.

Quelques signes qui peuvent indiquer l’existence des troubles des conduites alimentaires de type boulimie :

  • Disparition de grandes quantités de nourriturehyperphagie boulimique
  • La personne mange en secret
  • Manque de contrôle lors des repas
  • L’alternance de périodes de suralimentation et des régimes
  • Passage dans la salle de bain après les repas
  • L’odeur de vomi
Boulimie paris

Décrite par G.F. Russell en 1979, la boulimie vient d’un mot grec βουλιμια, littéralement « faim de bœuf » qui signifie la faim vorace, la faim de loup…

Il existe deux types courants de boulimie :

La majorité des personnes souffrant de boulimie présentent une forme avec vomissements provoqués ou avec abus de laxatifs, diurétiques, lavements après une période de boulimie.

Dans la forme de boulimie sans vomissements provoqués, le sujet utilise d’autres méthodes inappropriées de compensation des épisodes de frénésie alimentaire, telles que l’exercice physique excessif ou la diète. Les vomissements provoqués ne sont pas régulièrement utilisées.

Le poids et la forme

Le poids et la forme du corps influencent le jugement porté sur soi-même de manière négative et exagérée. Une image corporelle négative et une faible estime de soi provoquent des préoccupations extrêmes concernant le poids et les formes corporelles et une peur de grossir.

Causes de la boulimie

Plusieurs facteurs contribuent à l’apparition de ce trouble du comportement alimentaire, y compris les causes environnementales, psychologiques et culturelles. On retrouve fréquemment des changements de vie stressants ou les événements  traumatiques (violence, deuil, perte…) avant l’apparition de la difficulté. Des relations familiales conflictuelles ainsi que l’évitement des activités sociales peuvent amener la personne à se refugier dans les crises de boulimie.

Boulimie à tout âge

La boulimie débute souvent à l’adolescence, généralement plus tard que l’anorexie, avec un pic de fréquence vers 19-20 ans. Elle touche surtout les jeunes filles (environ six filles pour un garçon). Elle concerne 1 à 2 % des jeunes femmes et reste quatre fois plus fréquente que l’anorexie mentale.  Les conduites boulimiques concernent aussi des adultes et notamment des personnes exerçant des professions ou activités qui mettent l’accent sur l’apparence physique.

La boulimie se caractérise par des fluctuations pondérales, effets d’alternance des périodes de la privation et des épisodes de gloutonnerie incontrôlable. Les régimes successifs sont à l’origine de reprise de poids entre les périodes de diète (l’effet de « yo-yo »).

D’autres troubles des conduites telles que des conduites addictives, (alcool, toxiques), vols compulsifs (en dehors des vols de nourriture) ou achats compulsifs, dépression et autres troubles de l’humeur, troubles anxieux, tentatives de suicide faible estime de soi, autodépréciation et recherche exagérée d’approbation sont souvent  associés à la boulimie.

Quel traitement pour la boulimie ? 

Plusieurs approches thérapeutiques peuvent être utilisées, selon la gravité et les besoins de la personne souffrant de boulimie. Pour une évolution plus favorable de la boulimie il est parfois important d’associer deux ou trois parmi les approches approche psychothérapeutiques : nutritionnelle, cognitivo-comportementale, corporelle, psychanalytique, familiale, médicamenteuse…  Lorsque l’approche psychothérapeutique est bien choisie, la psychothérapie permet d’éprouver et de comprendre ses angoisses afin d’éviter les passages à l’acte compulsifs qui ne soulage que temporairement.

Manger ses émotions

L’alimentation est souvent une tentative de gérer les émotions. Elle peut servir à se consoler, à combler un vide émotionnel ou encore à soulager les tensions émotionnelles et le stress. C’est quand la nourriture est utilisée pour soulager des émotions négatives telles que le l’ennui ou l’anxiété, la psychothérapie peut aider à régler le problème de ce type d’alimentation émotionnelle. Elle permet de prendre conscience de mécanismes émotionnels déclencheurs des fringales. Le psychothérapeute aide à développer des stratégies pour arrêter de manger les émotions.

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