Le confinement et le sommeil – liaisons dangereuses

Pour pouvoir nous endormir, nous avons besoin d’abandonner notre activité psychique et la connexion au monde extérieur. L’endormissement  peut survenir à condition de se replier sur son monde intérieur. Pour s’endormir il faut une certaine sérénité : «  je peux dormir car rien ne m’inquiète ». Lorsque nous ne nous sentons pas en sécurité, l’endormissement est perturbé par une agitation psychique qui entraîner une augmentation de l’angoisse et des ruminations. Le stress lié à l’épidémie du coronavirus et au confinement peut-il agir sur notre sommeil?

Le confinement et le sommeil – liaisons dangereuses

Comment le confinement joue-il sur notre sommeil ?

C’est ce qui peut se produire chez certaines personnes pendant suite choc provoqué par l’introduction du confinement.  

Nous sommes tous angoissés ou déprimés, en  souffrance physique et psychique, avec parfois les conséquences sur le sommeil.  Quand les gens sont malades ils peuvent mal dormir car le nez et les bronches sont encombrés, parce qu’ils ont de la fièvre ou de douleurs. Mais ils peuvent aussi ressentir de l’angoisse à l’idée de voir leur état s’aggraver, de faire une insuffisance respiratoire, d’être hospitalisé, de mourir…

Tous ceux qui craignent d’être contaminé sont également exposés au stress. Les personnes craignent de tomber malade elles-mêmes ou ont peur aussi pour leurs proches. Nous pensons plus que jamais à la mort. Cela est plus ou moins fort selon les situations. Les informations anxiogènes annoncées par les médias ont provoqué l’augmentation de l’anxiété dans la population générale. Les craintes liées à la maladie mais aussi à la situation économique et politique peuvent être à l’origine des ruminations anxieuses au moment du coucher. La manque de sécurité dans lequel nous nous trouvons actuellement perturbe la qualité de notre sommeil et peut provoquer des difficultés d’endormissement ou des réveils nocturnes.

Le confinement perturbe notre équilibre psychique et nos nuits

Au début, les contraintes du confinement ont amené une certaine désorganisation dans nos vie. Nos repères dans le temps et dans l’espace ont subi une déstructuration. La routine quotidienne, le travail, les sorties, rythment nos cycles de vie. Quand ce cycle est perturbé durablement, le sommeil peut être perturbé aussi.

D’autant plus que nous n’y avons pas été préparés psychiquement. L’annonce du 14 mars a introduit un changement radical par rapport à tout ce que les autorités et les médias disaient juste quelques jours avant d’annoncer le confinement. Ceci a été un choc pour beaucoup d’entre nous.

Le sommeil pendant le confinement

Les conditions du confinement sont plus ou moins dures selon la situation de chacun. Plus elles sont dures et plus l’adaptation est difficile. Il sera forcément plus dur pour les parents avec les enfants en bas âges dans un petit appartement, sans la possibilité de sortir pendant plusieurs jours, ou avec les ados un peu révoltés… La gestion de ces situations familiales difficiles peut provoquer une montée de tension, de la violence, de tendances dépressives.  La sédentarité et l’inaction, l’oisiveté peuvent également ajouter du stress physique et psychique.

Toutes les préoccupations, les conflits et les irritations de la journée peuvent nous empêcher de dormir le soir. Le coucher est un moment où l’anxiété aime bien se manifester.

Le confinement chez les personnes fragiles

C’est encore plus compliqué chez tous ceux qui avant le confinement avaient déjà un sommeil fragile ou qui souffraient déjà d’une anxiété ou de la dépression. En effet, les troubles du sommeil accompagnent les affections psychiques. Elles sont une des manifestations caractéristiques de névroses, de dépressions et de l’anxiété. Les difficultés psychologiques dégradent considérablement la qualité du sommeil.

Un sommeil insuffisant, de mauvaise qualité et non récupérateur provoque une fatigue et une somnolence en journée, une irritabilité ainsi que des troubles de l’humeur.

Le sommeil est nécessaire à notre bon fonctionnement et notamment au fonctionnement du système immunitaire qui lutte contre les infections. Bien dormir sert à renforcer le système immunitaire et donc de mieux résister au virus. Sans un sommeil de qualité nous sommes susceptibles de lutter globalement plus lentement et moins efficacement contre le virus. Le manque de sommeil nous rend aussi plus vulnérables à devenir psychologiquement fragiles et déprimés.

Que faire pour retrouver un sommeil de qualité ?

Organisez un emploi du temps assez structuré, en maintenant les rituels habituels qui assurent une certaine contenance.

Bougez chez vous en augmentant votre rythme cardiaque. ! Une heure d’activité sportive dans la journée c’possible même dans un petit appartement ! C’est particulièrement important pendant cette période de sédentarité.

Détendez-vous le soir avant le coucher ! Plusieurs techniques existent et sont disponibles sur internet. La relaxation, le training autogène, la méditation peuvent nous aider le soir à calmer notre esprit et le préparer à s’endormir. Un instant de pleine conscience que nous aimerons revivre même après le confinement.

La lecture est un meilleur moyen d’apaiser l’esprit le soir que les écrans.

Avoir tout fait dans la journée pour éviter le virus, avoir respecté les règles peut nous aider à dormir sur nos deux oreilles. Avoir bravé le danger, risque de provoquer les remords et les ruminations le soir. Alors que avoir pris soin de soi-même et des autres, nous permet de dormir tranquille.

Faites-vous plaisir, selon vos goûts : écoutez de la musique si vous aimez ça, partagez vos émotions avec vos amis – par téléphone, bien sûr, cuisiner si cela vous détend – préparez-vous votre plat préféré.

 sommeil et confinement sommeil et confinement femme endormie Ou encore évadez-vous pour quelques instants dans un rêve éveillé. Pour vous endormir, vous pouvez imaginer des moments agréables, des images mentales de calme qui vont vous apaiser. Cela permet d’apprendre à guider votre esprit à l’endroit où vous souhaitez qu’il se trouve à ce moment précis : imaginez un paysage, la mer ou un champ de blé. Concentrez-vous sur ces images mentales quelques instants, pour vous libérer de l’angoisse.

Pour éviter de ruminer le soir, ne regardez pas les infos tard la nuit. Rationnez votre temps médias en ce moment. Les médias sont sur le qui-vive dans des situations comme celle-là. Mais vous avez le droit de décider que pour vous c’est trop et que cela risque de vous angoisser.

Éviter l’alcool qui augmente les réactions anxieuses, l’impulsivité et l’agressivité. Ne boire qu’en très petite quantité, jamais plus d’un verre par jour et jamais plusieurs jours de suite.

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