Se mettre brutalement en situation face à sa phobie, est-ce un remède efficace ?
Se mettre brutalement face à la situation phobogène peut être traumatisant et aggraver les symptômes. Il existe des techniques cognitivo-comportementales qui apprennent aux sujets souffrant de leur manifestation d’anxiété à mieux la gérer, en les exposant de manière progressive à des situations angoissantes.
Il est plus difficile de soigner les phobies complexes comme la phobie scolaire ou phobie sociale et la question de ne pas s’exposer à la situation phobogène est infiniment plus délicate lorsqu’il s’agit d’aller ou ne pas aller à l’école.
Une phobie surmontée peut-elle se réveiller à nouveau ?
Lorsqu’une phobie s’inscrit dans une crise psychique profonde, la disparition du symptôme peut être temporaire, il peut alors réapparaître sous la même forme ou une forme différente. La fixation de l’angoisse sur un objet phobogène peut avoir un caractère transitoire, le phobique change alors d’objet jusqu’à trouver un qui lui permet de manière durable d’échapper à l’insupportable angoisse flottante. C’est le cas de la névrose phobique ou la névrose d’angoisse et ses formes intermédiaires ainsi que de la dépression.
Quelles sont les phobies le plus récurrentes ?
Certaines phobies sont plus souvent rencontrées dans les cabinets de psychothérapies car elles sont plus handicapantes et amènent les sujets à consulter. Les plus fréquentes et les plus handicapantes sont les phobies sociales qui empêchent de communiquer, de nouer les relations sociales, de progresser dans la carrière professionnelle. On comprend que les personnes ainsi bloquées demandent de l’aide. On peut en dire autant de l’agoraphobie (phobie de la foule), de la peur des espaces clos qui peut être un obstacle important dans la vie car empêche de prendre l’ascenseur, de monter dans un train, de descendre dans le métro.
Les phobies des animaux, fréquentes chez des jeunes enfants, persistent souvent et se rencontrent notamment chez la femme : peur des araignées (arachnophobie), peur des souris ou des oiseaux. N’ayant pas beaucoup d’impact dans la vie, ces phobies ne conduisent pas forcement au cabinet de psy. On les observe souvent chez des personnes qui se soignent pour d’autres manifestations de souffrance psychique. D’autres sont plus rares, comme la phobie du vent, ou des objets ou des animaux rarement rencontrés dans le milieu de vie des sujets. Ce n’est pas tant l’objet de la phobie qui est important mais leur implication dans la vie de la personne souffrant de phobie. Les phobies rarement rencontrées dans les cabinets de psychothérapies concernent les objets rarement rencontrés dans leur milieu. Le sujet n’est exposé à l’objet de sa phobie qu’exceptionnellement et s’accommode à sa peur en développant des stratégies d’évitement.