Le clivage
Le clivage est un terme employé tout d’abord par Freud pour désigner un phénomène qu’il a pu observer surtout dans le fétichisme et les psychoses. Le clivage consiste en la coexistence au sein de la psyché, au sein du Moi, de deux attitudes à l’égard de la réalité extérieure. L’une tient compte de cette réalité alors que l’autre la dénie et la remplace par une réalité produite par son désir. Ces deux attitudes coexistent bien séparées l’une de l’autre sans s’influencer réciproquement. Ce mécanisme de défense permet d’éviter la tension psychique que la prise en compte par la conscience aurait provoqué. Le sujet se sépare lui-même inconsciemment d’une partie de ses contenus psychiques, d’une partie des représentations gênantes.
Le clivage fonctionne en association avec le déni en ce qu’il permet de maintenir le contact avec la réalité d’une partie du Moi pendant que l’autre partie du Moi, clivée reste détachée complètement de la réalité. Il s’agit en fait d’une vraie déchirure du Moi. Le mécanisme de clivage peut être très efficace dans ses fonctions défensives de réduction de l’anxiété et de maintien de l’estime de soi. Mais le clivage implique toujours une distorsion, et c’est là son danger.