Les mécanismes de défense

Que veut dire « être sur la défensive » ? Qu’est-ce qu’un mécanisme de défense ? A quoi servent les mécanismes de défense

Il nous arrive tout au long de notre vie d’être confronté à des situations difficiles et à la souffrance. C’est pour se protéger de cette souffrance que nous utilisons différents types d’opérations défensives de nature psychique. Les mécanismes de défense, majoritairement inconscientes ne sont pas forcément pathologiques. Ces processus de traitement de l’information et des émotions, lorsqu’ils sont utilisés de manière équilibrée, ont un rôle organisateur. Ils sont donc nécessaires au bon fonctionnement psychique. Mais dès que leur utilisation devient excessive ou déséquilibrée ils nous déstabilisent et rigidifient la personnalité.

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Les mécanismes de défense interfèrent aussi dans la psychothérapie

Les mécanismes de défense – Comment ça marche ?

Ces stratégies psychiques telles que la rationalisation, le refoulement, le déni, la projection, le retournement sur soi, le clivage, le renversement dans le contraire, la dénégation ou encore l’intellectualisation, et tant d’autres sont qualifiées de défensives car elles nous servent à éviter la confrontation à la souffrance. Ils réduisent la tension psychique ainsi que l’expérience consciente des émotions négatives. C’est pourquoi ils sont plus présents en périodes de crise.

Ils protègent le soi contre la menace perçue et permettent de baisser l’anxiété. La personne qui utilise des mécanismes de défense essaie inconsciemment d’éviter une angoisse ou un chagrin accablant ou encore la honte. Les mécanismes de défense se mettent en place également pour protéger contre le deuil, contre la souffrance dépressive lorsque le réel insupportable fait l’irruption dans la vie. Ils permettent alors de continuer à vivre avec une réalité d’une violence insupportable telle que la maladie grave ou la perte d’un être cher. Les défenses permettent au sujet d’aménager, de manière magique, la réalité, de la rendre moins angoissante ou moins accablante afin de pouvoir l’accepter. En effet, ces mécanismes ne respectent pas le principe de réalité.

Les mécanismes de défense servent aussi à protéger le narcissisme du sujet et au maintien de l’estime de soi et du sentiment de soi fort.

 

Mécanismes de défense et mécanismes de dégagement

Alors que les mécanismes de défense ont pour objectif la réduction immédiate de l’angoisse, les mécanismes de dégagement permettent progressivement de se libérer de la répétition. Parmi ces processus notons le détachement de la libido qui est à l’œuvre dans le processus du deuil. Il permet une acceptation progressive de la réalité. Ce type de mécanismes est utilisé dans le processus thérapeutique. Ainsi, l’élaboration des angoisses ressenties lors de certaines situations permet de rendre ces dernières moins anxiogènes.

Les défenses existent non seulement pour protéger une personne de l’anxiété liée aux dangers du ça et du surmoi, mais aussi pour maintenir un sentiment de soi cohérent et valorisé.

Ce système de défense nécessite d’importantes dépenses énergétiques. Lorsque notre « budget défense » est très élevé, il nous reste moins de forces pour vivre. C’est pourquoi la psychothérapie s’attache à l’assouplir en renforçant les défenses e plus adaptées tout en atténuant l’utilisation des mécanismes de défense plus rigides.

 

Mécanismes primaires et secondaires

Certains de ces mécanismes sont primaires ou primitifs tandis que d’autres, secondaires sont plus avancés et complexes. Les défenses primitives opèrent de manière globale et indifférenciée. Alors que les défenses plus avancées effectuent des transformations plus spécifiques et plus complexes de la pensée.

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Les mécanismes archaïques

Par exemple, le déni est un mécanisme plus primitif que le refoulement. Le déni est un désaveu d’une perception traumatisante par lequel le sujet refuse de reconnaître un ou plusieurs éléments de la réalité lorsqu’elle est angoissante. Ainsi, un patient peut ne pas comprendre l’annonce du diagnostic de maladie grave à laquelle il n’est pas préparé. Comme par magie, l’événement menaçant l’intégrité psychique « ne s’est pas produit ». Tandis que le refoulement consiste à réprimer une représentation (pensée, image, souvenir) qui a été connue par le conscient, puis consignée dans l’inconscient. « Cela est arrivé mais je vais l’oublier parce que c’est trop douloureux. » Le refoulement maintient à distance du conscient des représentations inconciliables avec le moi.

Certains mécanismes archaïques, comme le clivage, très présent chez le petit enfant, se maintiennent chez les adultes qui n’ont pas accès à l’ambivalence est un mécanisme de défense archaïque. Le nourrisson perçoit la mère comme totalement bonne lorsqu’elle le gratifie, l’enfant a un sentiment global de « bonne mère ». Mais sa perception de la mère lorsqu’elle le frustre change de manière drastique : elle devient dans les yeux de l’enfant « une mauvaise mère ». Ceci est naturel avant que le nourrisson ne soit suffisamment mûr pour apprécier qu’il s’agît de la même personne dans chaque situation. Quand il aura acquis la permanence de l’objet il assimilera que la mère c’est quelqu’un dont la présence fait parfois du bien et parfois du mal. Certains adultes, notamment dans certaines situations difficiles, continuent à classer des gens en groupes de « bon » et « mauvais » sans possibilité d’entrevoir leur propre ambivalence.

 
Les défenses plus matures

En revanche, une défense telle que la rationalisation ou l’intellectualisation n’est possible que lorsque l’individu devient plus mature. En effet, elle nécessite des compétences verbales et de réflexion assez sophistiquées ainsi qu’un certain respect du principe de la réalité. Toutes ces capacités sont nécessaires pour qu’une personne puisse rationaliser son comportement, c’est à dire inventer des explications raisonnables pour se justifient. La rationalisation est un procédé par lequel la personne tente de donner une explication logique ou cohérente du point de vue moral à son attitude, action ou idée. C’est une défense très commune, présente dans la névrose, surtout la névrose obsessionnelle mais aussi chez les sujets normalo-névrotiques. Cependant elle peut intervenir dans la systématisation du délire dans la paranoïa.

Alors que la sublimation est un procédé qui permet de faire dériver la pulsion sexuelle ou agressive vers un autre objet socialement ou moralement valorisé. Ce déplacement de l’énergie vitale vers un autre but, par exemple vers la création artistique ou vers une activité intellectuelle. La sublimation implique plusieurs procédés défensifs tels refoulement, idéalisation, formation réactionnelle ce qui la rend complexe et difficile à délimiter.

 

La complexité des mécanismes de défense

Sigmund Freud a initié l’étude des mécanismes de défense dès 1896. Dans son article intitulé Les psychonévroses de défense il utilise le terme de défense pour la première fois. Il a notamment découvert l’importance du refoulement dans la formation de certains symptômes. Mais c’est sa fille Anna qui l’a développé dans son ouvrage « Le Moi et les mécanismes de défense ». Elle y examine la sublimation, la formation réactionnelle, l’isolation, la projection, l’annulation rétroactive, l’idéalisation, l’identification à l’agresseur.

Mélanie Klein apporte ensuite une contribution remarquable en décrivant les mécanismes de défense très primaires : déni, identification projective, clivage de l’objet. Présents à un stade très précoce de la vie de l’infans, ces mécanismes protègent le ça des dangers du monde extérieur. Ils servent alors le principe de plaisir.

Cependant, la satisfaction pulsionnelle conduit à des conflits avec le monde extérieur. Alors le Moi, sous l’influence de l’éducation, se met à inventer les procédés pour éviter les conflits avec l’entourage, au détriment du ça et de la pulsion. Le refoulement, le renversement dans son contraire deviennent ainsi les destins typiques de la pulsion, résultat du combat du Moi contre le danger intérieur. Le refoulement notamment a un rôle très important en ce qu’il soutient l’intériorisation des interdits lors de la période de latence.

 

Les mécanismes de défense en psychothérapie

Les mécanismes de défense sont des processus psychiques majoritairement inconscients et automatiques. Ils s’activent globalement en dehors de la volonté et échappent au contrôle mais le degré de conscience et d’intentionnalité varient.

La psychothérapie doit nécessairement considérer ces mécanismes pour pouvoir aider le patient à évoluer. Le psychothérapeute doit donc identifier les mécanismes de défense dominant et prendre en compte leur rôle défensif par rapport au conflit psychique. Il doit créer un cadre sécurisant afin que le patient puisse baisser ses défenses. Le thérapeute s’applique à soutenir les défenses qui servent le patient mais ne peut attaquer frontalement ceux qui l’enferment pour ne pas mettre en danger l’intégrité du patient. En effet, les mécanismes de défense sont opérés par le Moi « qui tout à la fois se défend et s’attaque ». Découvrir trop brutalement au patient déjà vulnérable ces mécanismes de défense inconscients peut perturber les défenses fragiles et l’envoyer à nouveau par-dessus bord.

Le psychothérapeute doit développer une approche thérapeutique souple et l’adapter aux différents types de fonctionnement psychique.

 

Les représentations que nous réprimons ou que nous refusons dans notre conscience peuvent apparaître dans nos rêves. Freud considérait les rêves comme une voie royale d’accès à l’inconscient. L’inconscient est un réservoir de souvenirs, d’images et d’émotions qui parviennent à la conscience. A travers les rêves se manifestent les souvenirs et les émotions refoulés. Analyser les informations que les rêves véhiculent permet de comprendre le sens de nos expériences.

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