La phobie d’impulsion

La phobie d’impulsion est une pensée, image ou scénario qui s’impose au sujet dans lequel il craint de faire du mal à soi-même ou aux autres. La personne, en plus de la peur de commettre des actes graves et répréhensibles, ressent une terrible honte, et n’ose exprimer à personne ses pensées insupportables. Cette affection porte le nom de phobie en raison de l’effroi ressenti mais ce n’est pas un objet externe phobogène qui suscite l’effroi. Il ne s’agit donc pas de phobie au sens stricte mais d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC).

 

Comment se manifestent les phobies d’impulsion

Parfois, les angoisses prennent la forme de phobies d’impulsion centrées sur la personne elle-même. Elle craint alors de se jeter sous le métro ou d’un pont, de donner un coup de volant fatal alors qu’elle est sur l’autoroute à 130 km à l’heure ou encore appréhende de sauter par la fenêtre…

Souvent, la phobie d’impulsion concerne un être proche, parent ou enfant. Mais les pensées qui s’imposent peuvent aussi se diriger vers des inconnus ou les animaux. Les fantasmes violents de destruction varient d’une personne à l’autre et selon la problématique personnelle. Toutefois certains motifs sont plus fréquents : jeter son enfant par la fenêtre, pointer un couteau dans la tête d’un prof… La crainte concerne généralement une impulsion sexuelle ou violente envers un tiers, un acte scandaleux ou encore des propos obscènes devant un public.

Ces fantasmes s’accompagnent de l’angoisse massive d’être poussé malgré soi à assouvir une pulsion agressive à l’égard des autres ou de soi-même.

La phobie d’impulsion peut se présenter aussi sous la forme de peur de passer à l’acte par inadvertance et provoquer un accident.

Ces craintes n’annoncent aucunement un passage à l’acte, mais témoignent d’existence d’angoisse qui se manifeste par la crainte de la mise en acte d’une pulsion. La peur de commettre un acte répréhensible est en lien avec un besoin renforcé de contrôle de ses désirs et de ses actes liés aux standards moraux élevés et donc à un surmoi tyrannique.

phobie d’impulsionArtemisia Gentileschi, Judith et Holopherne, Museo Nazionale di Capodimonte, Naples

Le passage à l’acte est-il possible dans la phobie d’impulsion ?

Vous avez si peur de passer à l’acte et commettre ce crime horrible dont l’image traverse votre esprit de manière compulsive.

Cependant, si vous avez peur de passer à l’acte, c’est que vous ne pouvez pas le faire.

Les fous qui passent à l’acte ne ressentent pas cette peur terrible de le faire et ne se posent jamais de question avant de le faire. Quant aux criminels qui réalisent les actes violents, ils éprouvent plutôt du plaisir et de l’excitation à l’envisager. La phobie d’impulsion, elle est un trouble anxieux qui consiste à appréhender un danger qui n’existe pas. Comme tous les grands anxieux vous voyez le danger là où il n’y en a pas. Des pensées ou des images à caractère violent ont traversé un jour votre esprit, vous en avez été choqué et vous craignez maintenant que vous allez réaliser ses pensées ou ces scénarios. Mais ils ne constituent que la projection de certains éléments, souvent inavouables et inconscients, du conflit interne.

phobies d'impulsion psychologue paris

Tsukioka Yoshitoshi, Naosuke Gombei ripping off a face

D’où vient la phobie d’impulsion ?

Lorsque des pensées ou images agressives viennent de manière compulsive, elles renvoient à des tendances ou des sentiments agressifs inacceptables et inavouables, même pas à soi-même.

Parfois les conflits, les renoncements nécessaires provoquent en nous une frustration qui génère la colère, surtout lorsqu’elle ne peut pas être formulée, entendue et reconnue. Les phobies d’impulsion témoignent donc d’un conflit intrapsychique sous-jacent. Ces pensées intrusives résultent de l’impossibilité du sujet de se représenter et de résoudre le conflit intérieur entre son désir ou sa pulsion intolérable et la menace de représailles.

Lorsque ses affects et pensées agressifs inacceptables ne peuvent plus être contenus, ils font effraction de manière impromptue, involontaire et récurrente dans le psychisme. Elles prennent la forme de pensées, de scénarios ou d’images violents et provoquent un choque. Il s’ensuit une désorganisation psychique qui met en péril l’équilibre thymique et l’augmente l’anxiété.

Les personnes qui souffrent d’anxiété et présentent des états anxio-dépressifs peuvent développer des phobies d’impulsion. La phobie d’impulsion est un mécanisme typique de la névrose obsessionnelle.

Les phobies d’impulsion peuvent apparaitre chez des personnes qui ont vécu elles-mêmes des violences.

Elles peuvent apparaître également suite à un événement traumatique ou un changement de vie important, tel une rupture, un déménagement,  un licenciement ou lors de la grossesse et du post-partum.

L’anxiété, la répression et la phobie d’impulsion

Mais parfois la phobie d’impulsion apparait comme un coup de foudre dans un ciel bleu, chez quelqu’un en apparence calme et équilibré… en apparence seulement. En effet, les personnes qui ont tendance à utiliser excessivement le refoulement, qui répriment leurs émotions, arrivent à un trop plein difficile à contenir. Et c’est à ce moment-là que les idées violentes peuvent apparaitre à l’insu de leur détenteur.

Soigner la phobie d’impulsion

Ces pensées compulsives, intrusives sont particulièrement pénibles à vivre. D’autant plus que, sans soins, elles ont tendance à devenir de plus en fréquentes. Leur répétition, leur violence augmentent davantage l’anxiété sous-jacente qui est à leur origine. Le caractère agressif, violent, est choquant pour la personne qui en souffre et provoque un fort sentiment de culpabilité.

Les personnes qui en souffrent passent beaucoup de temps à vérifier qu’elles n’ont pas commis d’acte répréhensible et à élaborer des stratégies d’évitement qui leur permettront de s’assurer qu’elles ne le commettront pas.

Souvent, la personne qui présente une phobie d’impulsion a tellement honte qu’elle n’en parle à personne par crainte de jugement. Le cadre de la psychothérapie est un lieu d’expression des pensées insupportables. Le psychothérapeute comprend le processus qui conduit à l’apparition d’impulsions et peut retrouver avec son patient l’origine de ces violences. Le professionnel qui comprend, cela rassure et les angoisses se dissolvent au fil de la thérapie.

Psychothérapie de la phobie d’impulsion

Comme toutes les névroses, la phobie d’impulsion mérite une prise en charge par un psychothérapeute et, comme toutes les névroses, les psychothérapies pour être efficace doivent varier les approches afin de soigner les angoisses sous-jacentes. La psychothérapie permet de prend conscience de l’existence du conflit intrapsychique, de l’accepter et en conséquence de l’apaiser.

Les thérapies comportementales et cognitives qui sont louées pour leur efficacité dans le traitement des troubles obsessionnels et compulsifs, n’apportent qu’un contrôle supplémentaire là, où il faut chercher l’acceptation et le relâchement. Certaines de techniques cognitivo-comportementales peuvent être utiles dans l’amélioration symptomatique en dominant l’angoisse mais ne suffisent pas à la désintégrer.  Seule la mise en discours des désirs et de la culpabilité inconsciente permet de mettre en évidence les liens, permettant une élaboration de la nécessaire ambivalence.

Comment la phobie d’impulsion est traitée par la psychothérapie ?

Le patient est invité à parler librement de ses problèmes, ses désirs et ses frustrations ainsi que de ses rêves. Le psychothérapeute encourage la verbalisation et l’élaboration et facilite la mise en lien des symptômes, des émotions et des évènements évoqués.

Le thérapeute aide son client à prend conscience des émotions réprimées et à les libérer. Cela conduit également à la prise de conscience et la résolution de conflits actuels et passés. Le rôle du thérapeute consiste également à relier ces conflits non résolus à l’anxiété qui est à la source de la phobie d’impulsion. Une progressive libération émotionnelle et une meilleure compréhension de l’origine des symptômes conduit à leur diminution.

Pour ne pas se retrouver envahi par les scènes dans lesquelles vous vous voyez faire du mal aux autres ou à vous-même de manière violente, commencez une psychothérapie avec un psychologue spécialisé.

 

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Phobies d’impulsion – psychologue, psychothérapeute

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