« L’alliance thérapeutique » est une relation de collaboration que le patient établit avec son thérapeute. C’est aussi une ambiance relationnelle qui est la base d’une psychothérapie réussie.
Si le patient recherche une compréhension approfondie de sa personnalité, dans le but d’atteindre le plus haut degré possible de changement, il établit rapidement une alliance thérapeutique. Le patient s’allie alors avec le clinicien pour accéder à des défenses, des sentiments, des fantasmes, des croyances et des conflits auparavant inconscients ou désavoués.
C’est Sigmund Freud qui utilise ce terme une première fois en 1913 pour décrire la relation en cure psychanalytique.
En effet, une rencontre de qualité entre un patient et son psychothérapeute est nécessaire pour que le travail puisse se faire. Une relation forte de confiance est susceptible de promouvoir le changement souhaité en psychothérapie.
Les représentants d’autres approches psychothérapeutiques ont ensuite défini les caractéristiques d’une bonne alliance thérapeutique. Notamment, Carl Rogers développe la psychothérapie humaniste centrée sur le client dans laquelle l’alliance thérapeutique constitue la base de l’approche. Pour Rogers la capacité du soignant à construire une bonne alliance est plus importante que la théorie qu’il utilise.
Les conditions d’une bonne alliance thérapeutique
Pour que le patient et son thérapeute travaillent ensemble la relation doit comporter un certain niveau de confiance. Une relation thérapeutique est un engagement mutuel basé sur un accord concernant l’appréciation des difficultés, le but du processus et les méthodes choisies.
De qualités telles que l’empathie, l’authenticité et la chaleur caractérisent le psychothérapeute. Grace à ces qualités de contact interpersonnel il permettra au patient d’exposer et d’interroger ces difficultés. Le patient pourra alors exprimer sans crainte ses propres émotions et réflexions.
L’authenticité, l’empathie et l’acceptation sous-tendent l’alliance thérapeutique
L’authenticité du thérapeute, son engagement sans façade et sa capacité d’acceptation sont essentielles pour construire une bonne alliance thérapeutique. S’il est authentique, le patient le sentira et pourra le devenir aussi. S’il ne l’est pas, le patient sentira une résistance ou l’inhibition.
Quand le soignant parvient à sentir le monde intérieur du patient comme si c’était son monde à soi, cela s’appelle l’empathie. C’est elle qui fait que le patient se sentira (enfin) compris. Elle crée l’intimité de la relation thérapeutique qui permet de s’ouvrir progressivement de plus en plus.
De plus, le psychothérapeute doit comprendre et accepter que son patient a sa propre manière de sentir, de penser et de faire. Se sentir accepté sans réserve est souvent très différent de ce que le patient a connu dans ses relations avec les parents, à l’école ou au travail. Cela lui donne confiance et permet de progresser dans la direction choisie.
Le cadre solide
Le dispositif dans lequel se déroule le processus psychothérapeutique est également très important. Le cadre mis en place doit être souple mais solide. Le cadre comporte des éléments tels que fréquence, durée, position, confidentialité, la règle d’abstinence et de neutralité, paiement des séances etc…
Pour construire une bonne alliance le patient doit pouvoir compter sur son thérapeute. Ce dernier se doit donc d’être infaillible, toujours présent, ponctuel et sans jugement. Les limites doivent également être clairement définies afin de constituer des repères pour le patient. Lui aussi s’engage alors à être présent et ponctuel.
Se sentant ainsi protégé, le patient pourra avancer dans la résolution de ses difficultés.
L’alliance thérapeutique comme outil de travail
Pour utiliser l’alliance thérapeutique comme outil dans le processus psychothérapeutique, le psychothérapeute doit préserver une distance émotionnelle tout en s’engageant réellement dans les problèmes du patient.
Il doit pour cela avoir une bonne préparation professionnelle mais aussi une bonne connaissance de son propre fonctionnement psychique. Il doit aussi rester constamment en contact avec ce qui se passe en lui-même. Pour cela il doit effectuer un travail sur lui-même qui consiste en une psychanalyse personnelle et une supervision.