Compulsions
Cependant, se laver les mains à répétition, parfois jusqu’au sang, mettre les gants pour éviter un contact physique qui est source d’angoisse ou encore répéter mentalement les formules (rituel mentale) ne sont pas de nature à faire disparaitre la détresse.
Le soulagement qu’apporte le geste ou le rituel compulsif est de courte durée. L’angoisse ne se trouve pas neutralisée, le doute persiste, la menace revient. Compter, répéter mentalement la même phrase ou le même mot, ranger ou nettoyer les objets, vérifier, effectuer un rituel magique, doivent ainsi être sans cesse répétés ce qui amène à l’épuisement psychique. Certains rituels deviennent embarrassants et empêchent la vie sociale. Prendre des mesures excessives pour éviter le contact avec des éléments potentiellement contaminants peut amener à l’isolement. Vérifier à plusieurs reprises que les portes soient fermées, que les appareils électriques soient débranchés provoque des retards à répétition et s’avère handicapant pour la vie professionnelle et sociale.
Compulsions dans la névrose et dans les états limites
Les obsessionnels névrosés sont conscients du caractère irrationnel de leurs compulsions et peuvent admettre que leurs rituels répétitifs sont fous mais qu’ils éprouvent de l’anxiété s’ils les délaissent ou les bâclent. Ils conservent leur fonction réflexive et se rendent compte que les comportements compulsifs sont une tentative inefficace et inutile pour réduire l’anxiété. Cependant ils ne peuvent s’en empêcher.
Alors que les patients borderline et les psychotiques croient sincèrement être protégés en agissant leurs compulsions et en respectant leurs rituels. Ces patients ont souvent développé des rationalisations élaborées pour expliquer leur comportement et ils rejettent les personnes (dont le thérapeute) qui remettent en question leurs compulsions.
Quand et comment soigner les TOC
Tout le monde peut, à certaines périodes de la vie, être ennuyé de manière passagère par une pensée préoccupante itérative et la ruminer anxieusement. De même, il peut arriver à chacun de vérifier, dans le doute, un détail plusieurs fois. Mais ces pensées ou comportements ne prennent pas le pas sur notre quotidien. Penser avec une certaine appréhension à notre vol après une série de catastrophes aériennes ne va pas nous empêcher de partir en vacances.
C’est lorsque ces pensées deviennent récurrentes, lorsque l’on se sent obligé d’accomplir certains gestes de façon répétitive et malgré soi, que l’obsession devient gênante. Il faut alors envisager à se faire aider…pour éviter que les obsessions et les compulsions n’interfèrent avec les activités professionnelles ou scolaire et les relations sociales. Consulter pour évaluer la situation et soigner avant que ces idées ou ces comportements n’entraînent une difficulté à respecter ses obligations professionnelles, sociales, conjugales ou familiales. Avant qu’elles ne deviennent handicapantes. Avant qu’elles n’empêchent de profiter de la vie. Consulter surtout, parce que les obsessions ou les compulsions sont une manifestation de l’anxiété. Il s’agit de l’expression d’une souffrance psychique qui peut être soulagée par une psychothérapie.
Un professionnel pourra évaluer s’il s’agit bien d’un problème de nature névrotique ou si les pensées obsessionnelles ou les compulsions s’inscrivent dans une autre affection psychique. Il pourra alors proposer un traitement adapté à vos besoins.
Traiter les compulsions et les obsessions
Quelle est cette force qui nous pousse à répéter ces gestes malgré nous, parfois à l’épuisement ?