Le syndrome de la cabane
Le syndrome de la cabane est un état de régression, un repli sur soi suivi d’une difficulté de retrouver la vie sociale. Il se produit chez des personnes isolées pendant un certain temps.
Le syndrome de la cabane est un état de régression, un repli sur soi suivi d’une difficulté de retrouver la vie sociale. Il se produit chez des personnes isolées pendant un certain temps.
Le syndrome de la cabane est une forme de phobie du monde extérieur. C’est donc une peur irrationnelle et injustifiée d’un objet qui rationnellement n’est pas dangereux : le monde extérieur. Face à lui le sujet ressent de manière incontrôlable une angoisse plus ou moins intense. Pour éviter cette angoisse, il applique soigneusement des stratégies d’évitement. Lorsque la confrontation ne peut être évitée, la personne ressent une forte montée d’angoisse pouvant attendre le niveau de crise d’angoisse, accompagnée de plusieurs symptômes neurovégétatifs.
En conséquence de l’évitement systématique, le monde extérieur devient de moins en moins familier. S’y confronter sera encore plus difficile et provoquera un renforcement de l’angoisse et donc l’aggravation du syndrome. Elle peut s’accompagner de l’apparition de sentiment d’agitation, de frustration, de tristesse, de problèmes de concentration, d’irritabilité, de la diminution de la motivation qui aggravent l’isolement.
Ce phénomène a déjà été décrit par exemple chez les patients retrouvant leur milieu après une longue hospitalisation. Il a été observé à la sortie du confinement.
L’isolement prolongé, les injonctions de la distanciation sociale, ainsi que la panique organisée ont suscité un vrai besoin de se calfeutrer, de se replier sur soi-même.
Les personnes restées confinées appréhendaient avec angoisse d’être de nouveau confronté à la vie sociale. En effet, leur perception du monde extérieur comme menace provoquait chez certains un véritable blocage.
Le sentiment d’être protégé dans son espace (maison, appartement) a été particulièrement ressentie chez des anxieux, et notamment ceux qui présentent de l’anxiété sociale. Ils ont trouvé un certain apaisement grâce à la limitation des contacts sociaux qui habituellement sont pour eux éprouvants. L’isolement imposé par le confinement fut pour nous tous une vraie rupture avec le monde extérieur. La majorité d’entre nous en a été frustrée et perturbée. Mais aux anxieux, l’isolement a permis de se reposer des stimuli sociaux qui habituellement les agressent… en conséquence ils étaient relativement soulagés.
Face à cet environnement ressenti comme menaçant, et poussés à rester chez soi par des mesures comme télétravail, interdiction de sortir, les gens se sont créé un cocon prétendument protecteur mais complétement artificiel. Ils ont appris à tout acheter en ligne et se faire livrer, à communiquer par des médias interposés. Ils n’ont plus eu besoin de sortir.
L’espace dans lesquels les gens ont passé de trop longs mois de confinement est devenu le refuge investi comme protecteur contre la menace du monde extérieur. La peur de se confronter au monde extérieur a été provoquée par la peur du virus et de la maladie mais aussi par la crainte de l’autre. D’aucuns avaient tellement peur des agressions extérieures qu’ils se sont sentis chez eux protégés.
Nous savons que cet isolement mortifère, ce manque d’interaction conduisent à la diminution de l’espérance de vie.
Mais l’isolement a eu une influence néfaste sur notre fonctionnement psychique dans le rapport aux autres.
La majorité d’entre nous s’est sentie frustrée et a souffert du manque de relations même si au début nous avons pu apprécier le confinement car il nous a permis de nous reconnecter à nous-mêmes. Mais les personnes qui souffrent de l’anxiété sociale chez qui les rapports avec les autres nécessitent toujours un effort, ont au contraire été apaisées et soulagées même après l’isolement prolongé.
Chez les personnes présentant l’anxiété sociale nous observons régulièrement ce besoin accru de s’isoler et de préserver son intimité psychique. Ce besoin est lié à la méfiance à l’égard d’autrui et au manque de confiance en soi que présentent ces personnes. Elles ressentent donc une angoisse dans les situations sociales.
Les anxieux, et notamment ceux qui présentent de l’anxiété sociale ont trouvé un certain apaisement grâce à la limitation des contacts sociaux qui habituellement sont pour eux éprouvants. L’isolement imposé par le confinement fut pour nous tous une vraie rupture avec le monde extérieur. La majorité d’entre nous en a été frustrée et perturbée. Mais c’est différent pour les anxieux. En effet, l’isolement leur a permis de se reposer des stimuli sociaux qui habituellement les agressent. En conséquence ils étaient relativement soulagés.
Les anxieux, plus particulièrement les personnes qui souffrent de l’anxiété sociale ou de l’hypochondrie ont été plus touché.
Les personnes qui souffrent de l’anxiété sociale ont tendance à s’isoler car les relations représentent pour eux une difficulté. La crainte de l’autre, de son regard, celle du jugement les empêchent de communiquer, de nouer les relations sociales, parfois de progresser dans la carrière professionnelle. On comprend que les personnes ainsi bloquées se sont senties soulagées pendant la période où les relations sociales ou professionnelles étaient suspendues. Reprendre une vie sociale après une telle pause fut une idée très angoissante pour elles.
Dans toutes les situations de crainte anxieuse il s’agit de trouver un équilibre entre deux tendances contradictoires. En effet, faire un effort d’affronter l’objet ou situation anxiogène est nécessaire. Mais il s’agit de s’y confronter sans se faire trop de violence, ce qui pourrait être traumatisant.
Lorsque l’on est dans cette position de régression, il faut du courage pour accepter et rencontrer le réel. Parfois pour sortir de sa coquille, nous avons besoin d’aide, de qqn qui nous accompagne dans un premier temps.
Parallèlement il convient de faire un travail d’introspection sur nos peurs, leurs origines et leur signification.
Pour ceux qui sont bloqués par les symptômes et, il s’agit d’entreprendre un traitement psychothérapeutique voire médicamenteux.