Malaise dans les relations
Pour certaines personnalités, telles que les personnalités borderline, narcissiques ou dépendantes, il n’est pas aisé de développer des relations et de s’y sentir à l’aise. Ces personnes peuvent aspirer à vivre des relations harmonieuses sans y parvenir, comme si quelque chose les en empêchait. Soit qu’elles craignent le rapprochement soit, qu’une fois engagées, elles se sentent étouffer dans la relation ce qui les pousse à revendiquer la liberté et l’indépendance. Pour certains, c’est l’impossibilité de s’engager, pour d’autres des demandes excessives et un agrippement anxieux au partenaire, autant de facteurs empêchant une relation mutuellement satisfaisante.
Différentes constellations psychiques sont impliquées
Différentes constellations psychiques sous-tendent ces difficultés. Les personnes timides ou présentant un niveau d’anxiété élevé peuvent appréhender les relations et éviter de nouer des liens. Les anxieux peuvent aussi craindre l’intimité. Les phobies sociales poussent les individus à souffrir l’isolement. Les difficultés à gérer les émotions telles que la colère ou la frustration nous rendent incapables de maintenir des relations équilibrées. Une relation équilibrée n’est pas une relation dépourvue de conflits, mais celle où le conflit peut se dire, s’exprimer et s’explorer sans menacer la relation. Les difficultés à gérer le conflit rendent le rapprochement délicat et font que les interactions avec les autres s’avèrent fragiles. De même, les troubles dont souffrent les personnes sujettes à la dépression les empêchent d’établir et de maintenir des liens. En effet, l’état dépressif est marqué par une susceptibilité exacerbée qui peut provoquer des conflits pour tout ou rien. Avec un dépressif, un échange violent, une rupture de dialogue ou un autre problème relationnel n’est jamais loin.
La psychothérapie pour réparer les difficultés relationnelles
La psychothérapie permet de comprendre la façon dont notre fonctionnement psychique nous fait craindre la relation. Qu’est-ce qui nous empêche d’avoir confiance dans l’autre ? Qu’est-ce qui pousse à l’appréhender ou à le fuir ? La psychothérapie aide à identifier les sources de tensions. Au cours de la psychothérapie nous explorons les origines de ces difficultés. Nous cherchons d’autres moyens d’être en lien avec l’autre. La psychothérapie ouvre des voies qui permettent de sortir du malaise relationnel, de l’isolement et du repli.
Dans le travail psychothérapique avec les patients, le psychothérapeute est attentif au besoin de distance-proximité et aux situations de séparations. Le thérapeute qui représente une figure protectrice, assure une base de sécurité à partir de laquelle le patient peut explorer son monde interne et ses relations.
Les problèmes relationnels, tant au niveau professionnel que familial ou amical provoquent des tensions nerveuses et musculaires, le sentiment de fatigue, les insomnies. La psychothérapie aide à gérer des conflits, des malentendus, et des critiques. Elle propose des techniques d’auto-affirmation mais également des techniques corporelles permettant d’apaiser des tensions.
Relations infantiles – modèle des relations adultes
Nos relations d’adultes dépendent en grande partie de la qualité de nos relations précoces. Lorsque nos premiers liens ont été «secures», ils constituent la base de bonnes relations car ils sont le fondement de notre confiance en soi et de la confiance que nous avons en l’autre. Une fois intériorisées, les premières relations de qualité constituent une base «secure», le fondement de notre amour de soi. Cette estime de soi (narcissisme structurant) nous permettra, en retour, d’établir des liens constructives et gratifiantes.
Les enfants qui n’ont pas connu des liens d’attachement sécurisants, peuvent connaitre dans leur vie d’adulte des difficultés à nouer des liens affectifs profonds. Dans leurs relations, ils éprouveront de la difficulté à s’affirmer et à exprimer leurs propres désirs. Le sentiment de sécurité psychique intériorisée, le sentiment d’être en sécurité dans le monde, est dû à des relations justes. Les liens trop distants, trop froids provoquent la peur de l’abandon qui peut nous amener à éviter de nouer des liens amoureux ou amicaux. Les relations trop fusionnelles avec un entourage qui surprotège et ne laisse pas de liberté font craindre l’étouffement et ont le même effet de maintenir la distance et de craindre l’engagement relationnel.
Le développement des connaissances sur les relations
Depuis Freud, les psys accordent beaucoup d’importance aux expériences de la prime enfance et de l’enfance pour expliquer le développement de troubles psychiques et de difficultés relationnelles. Les carences de soin, les négligences, la perte de l’attention maternelle empêchent un développement équilibré et entraînent la souffrance psychique chez l’adulte.
De nombreux travaux cliniques nous aident à comprendre les liens complexes entre les relations précoces et les relations adultes. Ainsi, D. W. Winnicott décrit l’importance de la qualité des premiers soins pour le fondement d’un bon narcissisme et donc d’une confiance en soi qui constitue la base solide des relations. Ensuite, le fondateur de la théorie de l’attachement, John Bowlby, suite à ses travaux de recherche, décrit les liens qui existent entre les problèmes relationnels et les expériences relationnelles précoces et notamment les privations et les traumatismes d’enfance. Les travaux sur l’attachement ont permis de peaufiner le diagnostic et d’enrichir les approches psychothérapeutiques.
Les développements intéressants ont été réalisés en France. Par exemple, A. Green explique les conséquences des défaillances des soins maternels (syndrome de la mère morte) sur la maturation de l’homme. D’autres auteurs, comme Alice Doumic ou Serge Lebovici ont exploré et démontré l’importance de relations précoces pour les relations chez adulte.
Les conséquences des relations précoces perturbées
C’est ainsi qu’ayant subi dans votre enfance des punitions corporelles, des critiques véhémentes, des brimades, des dénigrements ou autres violences physiques ou morales, devenu adulte vous manquerez probablement de confiance en vous. En conséquence, vous serez méfiant vis à vis des autres et vous risquerez de rester replié sur vous, bloqué dans une attitude de protection. De plus, vous n’oserez pas prendre le risque d’entrer dans un lien affectif à l’autre. Votre méfiance vous poussera à vous protéger d’une possible menace et vous conduira peut-être à un isolement affectif.
Cette réserve relationnelle, timidité, hypervigilance, ou appréhension se sont développées lors des relations instaurées avec les figures parentales*.
- Une figure parentale – il peut s’agir aussi de la nourrice ou toute autre personne amenée à instaurer un lien soutenu avec l’enfant.