Angoisse, d’où viens-tu ?

L’angoisse, cette sensation diffuse de mal-être, d’oppression, de tensions intérieures, cette attente d’un danger inconnu est le propre de l’homme. L’angoisse survient souvent sans raison apparente et peut maintenir pendant longtemps dans un état de préparation au danger. Elle est l’éprouvé somatique et psychique d’un sentiment d’impuissance. Elle se manifeste parfois sous forme d’impression diffuse et quasi permanente de danger latent. L’affect pur flotte, détaché de toute représentation. Mais parfois, au contraire, l’angoisse se manifeste sous forme de crise panique, intense et incontrôlée. Elle surgir souvent la nuit et provoque les insomnies, empêche l’endormissement ou nous réveille en plein sommeil. Saisi de ce malaise physique ou psychique, le sujet ne connaît pas son origine et ne comprend pas ce qui lui arrive.

Quant à ses causes, le sujet angoissé peine à les déterminer malgré les tentatives de rationalisation de sa peur intense mais inexplicable face au sentiment d’un danger imminent.

 

La psychothérapie peut aider à apaiser vos angoisses

Pour comprendre et soigner les angoisses, une psychothérapie est la voie la plus efficace. Elle peut remplacer ou parfois complète des médicaments pour réduire le ressenti d’angoisse flottante ou des crises d’angoisse. Mais quelle psychothérapie entreprendre suivre pour ses angoisses ? En fonction du type d’angoisse différentes approches thérapeutiques peuvent être utilisées. Parmi elles, la psychothérapie psychanalytique qui permet un travail en profondeur et va à la source de l’angoisse pour lui donner un sens. Quant aux thérapies cognitivo-comportementales, elles offrent des techniques d’apaisement utilisables en cas de crise pour empêcher l’emballement et pour réduire le d’angoisse. La psychothérapie integrative utilise des éléments de ces deux approches ainsi qu’éclaircissement d’autres développements, comme la théorie d’attachement, par exemple.

Gustave Courbet - Le Désespéré illustre angoisse

Gustave Courbet – Le Désespéré,
Collection privée (Conseil Investissement Art BNP Paribas)

Ce n’était plus l’apaisement du baiser de ma mère à Combray que j’éprouvais auprès d’Albertine, ces soirs-là, mais, au contraire, l’angoisse de ceux où ma mère me disait à peine bonsoir, ou même ne montait pas dans ma chambre, soit qu’elle fût fâchée contre moi ou retenue par des invités.

Marcel Proust, La Prisonnière

Angoisse

Grande inquiétude, anxiété profonde née du sentiment d’une menace imminente mais vague.  Sentiment pénible d’alerte psychique devant une menace indéterminée. Elle se manifeste par des symptômes neurovégétatifs caractéristiques (sudation, dyspnée, accélération du rythme cardiaque, spasmes, vertiges, etc.).

La nature de l’angoisse

La peur sans objet

La peur est une émotion qui a évolué pour nous protéger contre la prédation et qui suppose l’existence d’un objet précis et réel. Nous ressentons la peur lorsque nous sommes en face d’un danger réel. Alors que l’angoisse est une émotion proche de la peur mais qui apparaît en absence de danger existant dans la réalité. La personne se sent angoissée, elle a impression de danger mais ne sait pas forcement pourquoi.

Ou, comme dans le cas de la phobie, elle ressent de l’angoisse devant un objet ou une situation qui objectivement est dépourvue de toute dangerosité. En effet, il est impossible de rationaliser une angoisse qui s’est construite progressivement et inconsciemment depuis l’enfance ou parfois brusquement, à partir d’un trauma.

Nous pouvons dire que l’angoisse est une peur sans objet manifeste. Cette intense souffrance physique est souvent incommunicable. D’intensité différente elle est pourtant inhérente au fonctionnement humain. Elle peut être ressentie au niveau corporel : gorge serrée, difficulté à respirer, étouffement ou estomac noué. Mais elle est également ressentie comme une sensation de déplaisir ou comme un sentiment d’oppression. Cet état moral pénible ne parvient pas à s’élaborer psychiquement.

Qu’elle en est la cause ? Quelle en est la source ?

Le danger perçu ne provient donc pas de la réalité extérieure, d’où provient-il alors ? Il provient forcement d’une source interne qui peut demeurer inconsciente. En fait, elle reste souvent inconsciente jusqu’à ce que, au cours d’un travail psychothérapeutique, la personne parvient à faire les liens entre les événements de la vie et les angoisses. Les événements, les traumas ont laissé les traces dans la psyché, une inscription inconsciente qui dit : je ne suis pas capable de faire face, de survivre à ce danger.

Les causes de l’angoisse peuvent être profondes et complexes. L’émotion se construit de manière qui échappe à notre compréhension. Elle est provoquée par un manque de sécurité intérieure ou par un conflit intérieur qui s’enracine dans notre passé infantile. Ce sentiment d’insécurité grandit avec l’enfant lorsque celui-ci n’a pas suffisamment de repères ou pas assez d’affection.

Ce débordement pulsionnel est une réactivation d’une situation de détresse vécue par l’enfant et mémorisée. Il peut s’agir par exemple de l’éprouvé de d’impuissance lié à la crainte de l’abandon et de la mort qui a accompagné une séparation précoce.

L’angoisse peut prendre des formes très variées :

Nous trouvons chez l’homme différents types d’angoisse. Les plus archaïques sont certainement l’angoisse d’anéantissement ou d’effondrement ainsi que l’angoisse de morcellement (ou de fragmentation) ou encore celle de vidage qui correspondent à une sensation de dissolution de soi. Ces angoisses archaïques, datent de la phase symbiotique précoce.

angoisse psychologue paris7L’angoisse d’anéantissement correspond aux éprouvés les plus précoces dans le contexte d’insuffisance environnementale où l’enfant n’est pas aidé dans une situation angoissante où il ne peut s’aider soi-même. Dans un environnement défaillant l’enfant est soumis à des expériences d’effondrement alors que son moi n’est pas encore suffisamment mature. Il garde une trace de ce vécu ce qui peut provoquer les crises de panique envahissantes. L’angoisse ne peut se dire, elle s’agit à travers la réactivité somatique, neuro-végétative ou motrice.

Dans celle de morcellement c’est l’unité de la personne, partiellement atteinte, qui est menacée. Très archaïque, elle apparait en effet très précocement dans le fonctionnement psychique de l’enfant. Elle peut toutefois persister dans la vie adulte et notamment dans le cadre du fonctionnement psychotique. Ainsi les psychotiques peuvent se sentir menacés de désorganisation et de perte d’unicité. Ils peuvent se sentir envahis par la sensation de partir en morceaux. Cette menace de la perte de cohérence désorganise leur pensée et provoque des ruptures de contact avec la réalité.

L’angoisse de vidage correspond à une crainte de perdre sa substance, de perdre son intérieur par une hémorragie narcissique incontrôlable. Le sujet de cette crainte peut s’en défendre en s’accrochant à un objet supposé stopper l’hémorragie qu’il doit rester sous son emprise.

Angoisses liées au processus de séparation-différenciation

D’autres formes d’angoisse sont plus tardives ontogénétiquement et liées au processus de séparation-différenciation et concernent les besoins d’attachement précoces. L’angoisse de séparation et de castration, ainsi que l’effroi provoqué par le fantasme d’intrusion ou la crainte de perte de l’objet correspondent à des menaces fantasmatiques. La crainte de perte de l’objet peut s’organiser plutôt autour du fantasme de l’abandon et de séparation ou de la crainte de perdre l’amour de l’objet.

Chez l’enfant, ces angoisses se manifestent par une agitation et des pleurs, par des difficultés d’endormissement, des cauchemars et des terreurs nocturnes.

Les différentes formes de l’angoisse sont intimement liées et peuvent se chevaucher. Ainsi l’angoisse de perte de l’objet peut coexister avec l’angoisse de castration qui correspond à la crainte d’être été châtré, de perdre des capacités de séduction. Elles peuvent perturber le sujet et ses relations et à ce titre peuvent constituer de signes psychopathologiques. Mais elles sont également expression du travail d’élaboration psychique de problématiques comme l’identité, les investissements narcissiques et relationnels ou encore celle de la mort.

Angoisses névrotiques

L’angoisse chez les personnes névrosées a tendance d’impliquer plus de conflits inconscients, en particulier la peur d’éprouver des désirs coupables. C’est pourquoi elle est plus facile à enrayer, une fois que l’on en a compris les mécanismes et la signification, que n’importe laquelle des angoisses archaïques.

Les angoisses névrotiques ne se limitent pas à la névrose d’angoisse, remplacée d’ailleurs dans les nosographies actuelles par le trouble panique ou le trouble anxieux qui évacuent le terme de névrose. Elles soutiennent également l’hystérie, la névrose phobique ou obsessionnelle et sont présentent dans la vie de toute personne normalo-névrosée.

Angoisses et mécanismes de défense

Afin de faire face à ses angoisses nous développons une gamme de mécanismes de défense : refoulement, déplacement, déni, clivage, projection. Utilisés de manière équilibrée, ces mécanismes permettent de supporter la souffrance provoquée par les aléas de l’existence.

Ces différents registres de l’angoisse, ses différents niveaux et différents aménagements font l’objet d’un diagnostic et du traitement par le psychologue spécialisé dans le traitement de l’anxiété.

Si les angoisses nous font souffrir et empêchent un fonctionnement psychique équilibré, c’est qu’ils dépassent nos capacités de représentation. La psychothérapie vise à augmenter ces capacités et permettre ainsi de rendre la souffrance compréhensible et l’atténuer.

Y a-t-il une différence entre l’angoisse et l’anxiété ?

Ces deux termes, souvent confondus, désignent en effet des états émotionnels très proches.

Le terme même vient du latin angustia qui signifie un passage étroit, un resserrement. Au sens figuré, angustia signifie une difficulté ou une situation critique.

Dès le moyen-âge « anguisse » désigne l’oppression aussi bien physique que morale.

Quant au stress, ce terme désigne l’ensemble des réactions physiologiques de l’homme lorsqu’il est soumis à des pressions de l’environnement. Le mot stress vient de l’anglais où il signifie la pression. C’est la pression en milieu professionnel et, notamment le surcharge de travail qui provoque l’épuisement des ressources énergétiques de l’organisme. Les problèmes d’argent, la crise économique, l’expérience d’harcèlement, de pression psychologique nécessitant une vigilance et une mobilisation d’organisme détruisent nos ressources.

 

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Angoisse, d’où viens-tu ? Les angoisses et les troubles anxieux expliqués par un psychologue.

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