Qu’est-ce qu’une addiction sans substance ?
L’addiction sans substance, appelée aussi l’addiction comportementale c’est la difficulté à réduire ou cesser une conduite. La volonté de réduire sa conduite sans y parvenir peut laisser place à une demande d’aide. Mais cette demande d’aide n’émerge pas forcement chez les sujets en souffrance, même physiquement dépendants. De nombreux sujets addicts ne remettent pas en question leur conduite addictive. Pour cause, malgré les difficultés qu’elle entraîne ils restent dans le déni. La psychothérapie des addictions sans substances tente de faire naître le désir de changement. A cette fin, elle utilise plusieurs techniques, notamment celle de l’entretien motivationnelle.
Les addictions sans substance peuvent concerner différents types d’activité. Nous pouvons développer une addiction au travail, au jeux, au sport…
Rôle des émotions dans les addictions sans substances
L’addiction sans substances se définit par la difficulté de contrôler un comportement qui lui est provoqué par une impulsion, par une émotion incontrôlable. Ouvrir sa capacité émotionnelle est un élément essentiel de la psychothérapie dans des processus addictifs.
Souvent les personnes n’ayant pas été encouragées dans leur enfance à ressentir leurs émotions et n’ont pas été aidées par les adultes à métaboliser leurs émotions et leurs sentiments se demandent à quoi servirait d’entrer en contact avec des sentiments désagréables.
Dans certains cas, leur peur d’ouvrir sa capacité émotionnelle est paralysante et constitue un réel barrage émotionnel malgré les encouragements du psychothérapeute à en dire plus.
Le thérapeute observe ce phénomène dans la thérapie. Par exemple, lorsque le patient est sur le point de pleurer, il s’éteigne soudainement, ou commence à intellectualiser ou encore devienne agressif. Ces personnes craignent, parfois non sans raison, qu’une fois qu’ils commenceraient à ressentir une émotion comme le chagrin, elle les déborderait et imprégnerait leur humeur de manière durable. Pleurer n’a donc pas de fonction cathartique pour elles. Bien au contraire cela les fait se sentir encore plus mal : humiliés, faibles, pitoyables en plus de la tristesse.
Psychothérapie individuelle
Pour les addicts, entreprendre une psychothérapie n’est pas une démarche facile. L’addiction est une manifestation d’une souffrance psychique dont l’une des particularités est la difficulté à s’engager avec confiance dans des liens relationnels. La psychothérapie est un accompagnement au long cours du processus de changement. Quel que soit le type d’addiction, des psychothérapies psychodynamiques individuelles peuvent être proposées aux personnes qui présentent des capacités d’introspection suffisantes et dont les interactions relationnelles sont suffisamment sécures. Le cadre de ces psychothérapies consiste en entretiens face à face durant 45 minutes à une heure et de fréquence hebdomadaire.
Pour pallier aux difficultés relationnelles si fréquentes chez les personnes addictées un aménagement du cadre thérapeutique basé sur les approches intégratives est proposé afin de faciliter l’expression rendre possible l’évocation de certaines problématiques, l’association libre et l’élaboration des conflits. Le psychothérapeute travaille de manière très réflexive, en gardant une attitude patiente et acceptante et en reflétant les pensées du patient dans un effort pour en faire ressortir plus en détail l’aspect émotionnel.
Psychothérapie groupale
Pour certains patients le contexte relationnel de la psychothérapie individuelle peut s’avérer trop inconfortable voire menaçant. Une orientation vers une psychothérapie institutionnelle ou groupale, plus adaptée, ou vers un soin complémentaire peut alors être proposée. Cet aménagement du cadre assure un portage à la personne addictée et à son thérapeute. Dans le cas des addictions, le changement peut connaitre des progressions rapides mais aussi lentes, ponctuées par des arrêts voire des régressions. Le thérapeute assure le soutien au changement et l’accompagnement du patient dans son parcours de vie.
Mise à jour le 10 décembre 2024