L’abus sexuel de l’enfant – comment aider la victime ?

L’abus sexuel de l’enfant a de nombreuses conséquences négatives à court et à long terme, mais celles-ci peuvent être minimisées si l’enfant reçoit un soutien adapté. Que faire lorsqu’un enfant dit qu’il est victime de violence sexuelle ou d’un abus sexuel ? Un parent dont l’enfant lui dit qu’il a été agressé sexuellement est généralement choqué et confus, ne sachant que dire ou faire. Comment parler à un enfant ayant subi des attouchements ou ayant été agressé sexuellement ?

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Abus sexuel de l’enfant – comment aider la victime ?

Nous ne devons négliger aucune mention de l’abus de la part de l’enfant, au risque de passer à côté d’une souffrance. L’enfant pourra se confier s’il est encouragé à en parler, et s’il sait que vous prenez au sérieux ce qu’il vous dit.

Si une victime n’est pas crue, si son propos est ridiculisé ou elle est humiliée ou rejetée suite à sa révélation d’abus sexuel, c’est pour elle un nouveau traumatisme.

D’où l’importance de l’accueil que rencontre la révélation. Pouvoir se confier rapidement et révéler l’abus subi est le seul moyen par lequel l’enfant peut obtenir de l’aide et arrêter l’abus.

Il faut bien entendu s’abstenir du jugement afin de ne pas culpabiliser. Les enfants sont soulagés quand ils sont écoutés et compris, il ne se sentent plus seuls face au problème. Votre réaction à son récit lorsqu’il parle pour la première fois de son expérience traumatique a un impact sur sa capacité à faire face au problème. En fonction de la réaction des adultes qui l’entourent, le traumatisme subi par l’enfant laissera une marque plus ou moins durable sur son psychisme.

L’enfant n’est jamais responsable de l’abus

Rassurez votre enfant en lui disant qu’il fait exactement ce qu’il faut en révélant la vérité. Car un enfant qui a été abusé, peut ressentir une forme de culpabilité en révélant le secret. Il peut être menacé par l’agresseur, il a peur d’être puni lorsque le « secret » est révélé.

L’enfant n’est jamais responsable de ce qui s’est passé et il faut le lui dire. Souvent l’enfant est confus et peut croire qu’il a provoqué ce qui s’est passé, qu’il en est responsable.  Il peut imaginer qu’il a été puni de cette manière pour une infraction réelle ou imaginaire.

L’enfant se sentira alors rassuré, il saura que vous prendrez soin de lui et que vous ne permettrez plus de lui faire de mal.

Est-ce que je dois forcement croire mon enfant quand il raconte qu’il a subi des attouchements ou un autre abus de nature sexuelle ?

Un enfant prépubère qui va bien ne peut pas inventer d’histoires d’agression sexuelle car il n’a pas la notion de sexualité. Un enfant prépubère qui n’a pas été exposé à la sexualité n’aborde pas de questions la concernant parce qu’il n’a simplement pas encore la notion du sexuel génital. Il l’ignore. Il peut parler d’être amoureux ou des amoureux, de câlins ou de bisous mais jamais de la sexualité. S’il aborde le sujet de la sexualité c’est que d’une manière ou d’une autre il y a été exposé. L’exposition à la sexualité avant l’âge de la puberté est toujours trop précoce et donc effractant pour le psychisme encore immature de l’enfant. Il convient donc de s’en préoccuper afin de réparer les atteintes.

L’enfant prépubère ignore la sexualité génitale jusqu’au jour où quelqu’un l’en informe ou l’initie et lorsque le psychisme de l’enfant n’est pas encore suffisamment développé pour être prêt à l’entendre, il en sera forcément traumatisé. C’est pourquoi les aveux de l’enfant doivent toujours être pris au sérieux.

Pour un enfant ou un adolescent déjà pubère qui a déjà une certaine notion de sexualité, raconter une agression sexuelle est très douloureux, honteux et le place dans une position extrêmement inconfortable. Il n’inventera donc pas d’histoires d’agression sexuelle s’il va bien sur le plan psychologique.

 

Les sentiments de culpabilité, de honte et de peur empêchent l’enfant de révéler l’abus

C’est plutôt le contraire que nous observons : les enfants qui sont victimes de l’abus sexuel ont honte de ce qui s’est passé. Les sentiments de culpabilité, de honte et d’auto-accusation font qu’ils s’en cachent et n’osent pas l’avouer. En effet, les enfants abusés sexuellement ont subi tout d’abord une manipulation mentale et émotionnelle par les tactiques qu’un agresseur d’enfants emploie pour préparer l’enfant à l’abus sexuel. Beaucoup de ces tactiques impliquent la manipulation psychologique de l’enfant afin que l’enfant se sente d’une manière ou d’une autre responsable de ce qui se passe entre lui et l’agresseur. Ce qui entraîne des sentiments de culpabilité, de honte et de peur.

L’agresseur utilise ces tactiques pour que l’abus ne soit pas détecté et qu’éventuellement il puisse le poursuivre. Il peut menacer l’enfant, lui dire que personne ne le croira s’il le révèle ou qu’il sera rejeté, blâmé et puni pour ce qui s’est passé.

Abus sexuel de l’enfant – psychologue paris 7

Lorsque l’agresseur est un membre de l’entourage ou une personne importante dans la vie de l’enfant, il peut également le menacer d’abandon, de rejet ou dire à l’enfant que sa famille pourrait se briser s’il parle de l’abus à quelqu’un.

L’abus sexuel de l’enfant est amené par la manipulation

Les pédophiles obtiennent souvent la coopération et la confiance de l’enfant et de la famille en étant affables et charmants. Souvent ils construisent d’abord un lien émotionnel de confiance avec un enfant ou un jeune dans le but de l’abuser sexuellement. Ils s’engagent dans des activités destinées aux jeunes et gagnent une bonne réputation en faisant tout leur possible pour paraître dignes de confiance ou pour faire autorité. Ils se lient d’amitié non seulement avec l’enfant mais également avec sa famille. Le pédophile, en exploitant les vulnérabilités de l’enfant fait en sorte que l’enfant se sente aimé et en confiance. Cela peut se passer dans la vraie vie ou sur internet.

Chez les enfants plus âgés, il peut initier à la consommation de drogues et d’alcool qui deviennent la base du secret partagé en plus de leur fonction de désinhibition.

Ensuite, après l’abus, l’agresseur peut utiliser des stratégies d’intimidation pour empêcher l’enfant de parler et divulguer les faits et s’assurer l’impunité. Il va utiliser d’autres stratégies pour « fidéliser » sa victime afin de s’assurer la possibilité de continuer les abus sexuels.

Si l’agresseur est un membre respecté de la communauté, tel qu’un entraîneur ou un enseignant, il va manipuler aussi la famille et la communauté, de sorte que les abus ne soient détectés ou crus.

Protéger son enfant des abus sexuels

Il appartient aux parents et aux adultes d’assurer la sécurité des enfants en les protégeant en toutes circonstances, en s’enquérant de leur état émotionnel mais aussi en leur apprenant à respecter leurs propres limites.

La question de limites doit être abordée en famille dès le plus jeune âge. Premièrement, les parents montrent à l’enfant le respect en respectant son corps. Leur attitude respectueuse apprends à l’enfant qu’il n’est pas obligé d’accepter les gestes qu’il n’apprécie pas. Pas même un bisou de sa maman, s’il n’en a pas envie. Si la famille respecte le corps de l’enfant et les limites corporelles, l’enfant sera alerte quand un étranger viendra franchir ses limites.

Ensuite, lorsqu’un peu plus grand, l’enfant acquiert une certaine autonomie et peut rester séparé de ses parents et en présence des autres adultes. Il doit donc pouvoir intérioriser ces limites avant, afin de pouvoir être conscient que certains gestes venant des adultes n’ont pas lieu d’être. Il doit aussi savoir qu’il peut en parler à ses parents si des gestes qui transgressent sa limite corporelle ont eu lieu.

Cependant, le développement psycho-affectif de l’enfant est un processus long et l’enfant est amené à côtoyer les adultes étrangers avant d’acquérir la maturité permettant le discernement.

La confusion de langue

Selon son âge et son niveau de maturité développementale, l’enfant peut ne pas être sûr que ce qui lui est arrivé était mal ou inapproprié. Cela peut se produire avec des enfants plus jeunes ou des enfants ayant des troubles cognitifs, car l’agresseur peut leur dire que ce qu’ils font est un jeu ou un comportement normal. Cela peut également se produire si l’agresseur est un proche ou une personne en qui l’enfant a confiance, car ses parents font confiance à cette personne.

Même chez des plus âgés, qui pourraient reconnaître comme tels des abus sexuels, un agresseur en manipulant l’enfant pour le séduire peut provoquer chez lui une certaine confusion. L’enfant baisse alors la garde et fait confiance au prédateur qui sait le séduire. L’enfant peut se sentir ensuite coupable ayant ressenti une excitation ou une sensation de plaisir.

Ces processus a été décrit par Sandor Ferenci autant que « la confusion de langue » dans « Confusion de langue entre les adultes et l’enfant. Le langage de la tendresse et de la passion ».

L’enfant attend de l’affection et de la tendresse alors que l’adulte est dans le sensuel, dans l’érotisme et dans la sexualité génitale dont le petit ignore même l’existence. L’enfant ne peut donc pas donner de sens au langage sexuel de l’adulte.

De plus, souvent les l’agresseur ont une relation avec la famille de l’enfant. Il manipule donc également la famille pour avoir accès à l’enfant. Il cherche à participer seul à des activités avec l’enfant et à en exclure les adultes.

Les conséquences de l’abus sexuel de l’enfant

L’abus sexuel sur enfant c’est tout contact entre un adulte et un enfant ou entre un enfant plus âgé et un enfant plus jeune à des fins de stimulation sexuelle soit de l’enfant, soit de l’adulte ou de l’enfant plus âgé, et qui aboutit à une gratification sexuelle pour la personne plus âgée. Cela comprend les agressions sans contact physique, tels que l’exhibitionnisme, les attouchements, la pénétration, l’inceste et à la prostitution enfantine. Il n’est pas nécessaire qu’un enfant soit touché physiquement pour être traumatisé. Lorsque l’adulte regarde l’enfant nu ou se déshabiller, il transgresse la limite d’intimité de l’enfant ce qui est une agression ayant des conséquences traumatiques pour l’enfant.

Toute suggestion sexuelle même indirecte, des insinuations ou des gestes suggestifs provoquent chez l’enfant une confusion. Des commentaires inappropriés sur la sexualité, sur le corps en développement de l’enfant, de même que partager des détails intimes ou poser des questions sur l’intimité de l’enfant constitue la même effraction de l’appareil psychique immature de l’enfant. A chaque fois que l’adulte se tourne vers un enfant pour satisfaire ses propres besoins sexuels ou d’intimité, qui devraient être satisfaits par un autre adulte qui y consent, il expose l’enfant au trama.

En effet, toute agression de l’intimité provoque une double effraction corps-psyché et fragilise l’appareil psychique. Outre son action traumatique sur l’équilibre psychosomatique de l’enfant cette effraction est génératrice de grande souffrance morale. Elle engendre des angoisses, de la honte et de la culpabilité mais aussi une régression somatique qui provoque le développement de maladies auto-immunes.

Les enfants, les jeunes et les adultes qui ont vécu des abus sexuels pendant l’enfance souffrent des conséquences de ce trama.  Ils développent le stress post traumatique, de l’anxiété et la dépression, parfois avec des pensées suicidaires, ils peuvent avoir des  troubles du comportement alimentaire (TCA). Ils rencontrent des difficultés à gérer les émotions, ils utilisent l’automutilation, de drogue ou d’alcool afin de soulager les tensions insupportables. Les sentiments de honte et de culpabilité problèmes les hantent causant des problèmes relationnels avec la famille, les amis et les partenaires.

 

La prévention des violences sexuelles chez l’enfant

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