L’abus sexuel de l’enfant est amené par la manipulation
Les pédophiles obtiennent souvent la coopération et la confiance de l’enfant et de la famille en étant affables et charmants. Souvent ils construisent d’abord un lien émotionnel de confiance avec un enfant ou un jeune dans le but de l’abuser sexuellement. Ils s’engagent dans des activités destinées aux jeunes et gagnent une bonne réputation en faisant tout leur possible pour paraître dignes de confiance ou pour faire autorité. Ils se lient d’amitié non seulement avec l’enfant mais également avec sa famille. Le pédophile, en exploitant les vulnérabilités de l’enfant fait en sorte que l’enfant se sente aimé et en confiance. Cela peut se passer dans la vraie vie ou sur internet.
Chez les enfants plus âgés, il peut initier à la consommation de drogues et d’alcool qui deviennent la base du secret partagé en plus de leur fonction de désinhibition.
Ensuite, après l’abus, l’agresseur peut utiliser des stratégies d’intimidation pour empêcher l’enfant de parler et divulguer les faits et s’assurer l’impunité. Il va utiliser d’autres stratégies pour « fidéliser » sa victime afin de s’assurer la possibilité de continuer les abus sexuels.
Si l’agresseur est un membre respecté de la communauté, tel qu’un entraîneur ou un enseignant, il va manipuler aussi la famille et la communauté, de sorte que les abus ne soient détectés ou crus.
Protéger son enfant des abus sexuels
Il appartient aux parents et aux adultes d’assurer la sécurité des enfants en les protégeant en toutes circonstances, en s’enquérant de leur état émotionnel mais aussi en leur apprenant à respecter leurs propres limites.
La question de limites doit être abordée en famille dès le plus jeune âge. Premièrement, les parents montrent à l’enfant le respect en respectant son corps. Leur attitude respectueuse apprends à l’enfant qu’il n’est pas obligé d’accepter les gestes qu’il n’apprécie pas. Pas même un bisou de sa maman, s’il n’en a pas envie. Si la famille respecte le corps de l’enfant et les limites corporelles, l’enfant sera alerte quand un étranger viendra franchir ses limites.
Ensuite, lorsqu’un peu plus grand, l’enfant acquiert une certaine autonomie et peut rester séparé de ses parents et en présence des autres adultes. Il doit donc pouvoir intérioriser ces limites avant, afin de pouvoir être conscient que certains gestes venant des adultes n’ont pas lieu d’être. Il doit aussi savoir qu’il peut en parler à ses parents si des gestes qui transgressent sa limite corporelle ont eu lieu.
Cependant, le développement psycho-affectif de l’enfant est un processus long et l’enfant est amené à côtoyer les adultes étrangers avant d’acquérir la maturité permettant le discernement.
La confusion de langue
Selon son âge et son niveau de maturité développementale, l’enfant peut ne pas être sûr que ce qui lui est arrivé était mal ou inapproprié. Cela peut se produire avec des enfants plus jeunes ou des enfants ayant des troubles cognitifs, car l’agresseur peut leur dire que ce qu’ils font est un jeu ou un comportement normal. Cela peut également se produire si l’agresseur est un proche ou une personne en qui l’enfant a confiance, car ses parents font confiance à cette personne.
Même chez des plus âgés, qui pourraient reconnaître comme tels des abus sexuels, un agresseur en manipulant l’enfant pour le séduire peut provoquer chez lui une certaine confusion. L’enfant baisse alors la garde et fait confiance au prédateur qui sait le séduire. L’enfant peut se sentir ensuite coupable ayant ressenti une excitation ou une sensation de plaisir.
Ces processus a été décrit par Sandor Ferenci autant que « la confusion de langue » dans « Confusion de langue entre les adultes et l’enfant. Le langage de la tendresse et de la passion ».
L’enfant attend de l’affection et de la tendresse alors que l’adulte est dans le sensuel, dans l’érotisme et dans la sexualité génitale dont le petit ignore même l’existence. L’enfant ne peut donc pas donner de sens au langage sexuel de l’adulte.
De plus, souvent les l’agresseur ont une relation avec la famille de l’enfant. Il manipule donc également la famille pour avoir accès à l’enfant. Il cherche à participer seul à des activités avec l’enfant et à en exclure les adultes.
Les conséquences de l’abus sexuel de l’enfant
L’abus sexuel sur enfant c’est tout contact entre un adulte et un enfant ou entre un enfant plus âgé et un enfant plus jeune à des fins de stimulation sexuelle soit de l’enfant, soit de l’adulte ou de l’enfant plus âgé, et qui aboutit à une gratification sexuelle pour la personne plus âgée. Cela comprend les agressions sans contact physique, tels que l’exhibitionnisme, les attouchements, la pénétration, l’inceste et à la prostitution enfantine. Il n’est pas nécessaire qu’un enfant soit touché physiquement pour être traumatisé. Lorsque l’adulte regarde l’enfant nu ou se déshabiller, il transgresse la limite d’intimité de l’enfant ce qui est une agression ayant des conséquences traumatiques pour l’enfant.
Toute suggestion sexuelle même indirecte, des insinuations ou des gestes suggestifs provoquent chez l’enfant une confusion. Des commentaires inappropriés sur la sexualité, sur le corps en développement de l’enfant, de même que partager des détails intimes ou poser des questions sur l’intimité de l’enfant constitue la même effraction de l’appareil psychique immature de l’enfant. A chaque fois que l’adulte se tourne vers un enfant pour satisfaire ses propres besoins sexuels ou d’intimité, qui devraient être satisfaits par un autre adulte qui y consent, il expose l’enfant au trama.
En effet, toute agression de l’intimité provoque une double effraction corps-psyché et fragilise l’appareil psychique. Outre son action traumatique sur l’équilibre psychosomatique de l’enfant cette effraction est génératrice de grande souffrance morale. Elle engendre des angoisses, de la honte et de la culpabilité mais aussi une régression somatique qui provoque le développement de maladies auto-immunes.
Les enfants, les jeunes et les adultes qui ont vécu des abus sexuels pendant l’enfance souffrent des conséquences de ce trama. Ils développent le stress post traumatique, de l’anxiété et la dépression, parfois avec des pensées suicidaires, ils peuvent avoir des troubles du comportement alimentaire (TCA). Ils rencontrent des difficultés à gérer les émotions, ils utilisent l’automutilation, de drogue ou d’alcool afin de soulager les tensions insupportables. Les sentiments de honte et de culpabilité problèmes les hantent causant des problèmes relationnels avec la famille, les amis et les partenaires.
La prévention des violences sexuelles chez l’enfant