Le sentiment de culpabilité
Ce sentiment, comme de remords sont des sentiments naturels de toute personne respectant des normes sociales ou morales. Pour une personne mature, le sentiment de culpabilité est une réaction à son comportement inapproprié ou à la transgression des limites. Dans une telle situation, il est associé au sentiment de responsabilité et au désir de corriger l’erreur et de le réparer.
Il arrive cependant, que ce sentiment prenne des formes destructrices pour le sujet. Il se manifeste sous la forme du besoin de punition. Par exemple par des autoreproches, de l’auto-accusation ou encore par la tendance masochiques.
L’angoisse flottante et appréhensions confuses sont une autre expression possible de la culpabilité inconsciente. Le sujet ressent alors une peur imprécise mais intense. C’est comme si quelque chose de terrible allait se produire, mais il ne sait pas d’où vient la menace ni pourquoi la catastrophe se produira.
La culpabilité et le surmoi
Depuis Freud, la culpabilité est comprise en lien avec le surmoi. Ce dernier est particulièrement actif dans la névrose et surtout la névrose obsessionnelle. Le désir est corrélatif d’un sentiment d’être coupable et de ce fait il devient réprouvé provoquant l’interdit de satisfaction. Selon Freud, « quand une pulsion instinctive succombe au refoulement, ses éléments libidinaux se transforment en symptômes et ses éléments agressifs en sentiments de culpabilité. » C’est donc notre agressivité, nos sentiments négatifs qui sont source de la culpabilité
Pour Freud, la culpabilité inconsciente est issue du complexe d’Œdipe. C’est un affect que nous ressentons après avoir refoulé le représentant du désir coupable. Les interdictions surmoïques concernent notamment les désirs sexuels non acceptables mais aussi les tendances agressives.
A la source de cette formation psychique, nous retrouvons donc les imagos parentales critiques, culpabilisants ou trop rigides. La parentification qui consiste à l’inversion de rôles où l’enfant se sent responsable des parents conduit également à la formation d’un surmoi hypertrophié. Des sujet victimes de traumatismes ou d’abus ainsi que ceux confrontés avec des modèles dépressifs chez les parents peuvent également développer un surmoi autoritaire et cruel.