Scarification

La scarification est la plus courante des blessures corporelles délibérément infligée sur sa peau par des adolescents en souffrance psychique. Comme toutes les attaques du corps elle a un sens qui n’est pourtant pas facile à comprendre par la personne elle-même.

Pourquoi les gens se font du mal ?

Les personnes qui s’automutilent peuvent avoir l’impression que cela les aide à libérer des émotions refoulées d’anxiété, de colère ou de tristesse. Mais ce procédé de régulation de l’affect dysphorique n’est guère efficace et les émotions brutes, auxquelles vont s’ajouter la culpabilité et la honte, continueront d’être présentes. De plus, l’automutilation peut être dangereuse en soi, même si l’individu n’a pas envie de se causer des dommages importants ou durables.

Les racines des comportements de scarification se trouvent souvent dans les traumatismes de la petite enfance, y compris les abus physiques, les violences verbales ou sexuelles subies. Elle peut être liée aux troubles de la personnalité limite et notamment dans le contexte de difficultés de silence des émotions.  Dans certains cas, l’automutilation qui survient soudainement peut être une tentative de reprendre le contrôle après une expérience traumatisante. La douleur physique masque alors la douleur mentale.

scarification psychothérapie psychologue

Se scarifier – Montrer/cacher

Se faire du mal ou penser à se faire du mal est un signe de douleur psychique. La plupart des personnes qui se scarifient le font pour communiquer leur détresse, pour exprimer le mal être et pour soulager la colère. La scarification permet de soulager une très grande tension intérieure liée à des souvenirs douloureux ou aux circonstances difficiles. Les personnes qui s’automutilent sont aussi en état d’anxiété ou de dépression ou de labilité émotionnelle, avec un sentiment de désespoir ou d’inutilité. 

Les jeunes s’entaillent le corps en l’utilisant comme support de l’expression de leur souffrance qui ne peut se dire autrement. L’incision, cette blessure auto-infligée qui laisse une trace irréversible est forcement destinée à être vue.

Nous pouvons paraphraser Donald Winnicott qui dans Jeu et réalité a écrit : « Si se cacher est un plaisir, ne pas être trouvé est une catastrophe » en disant que pour le jeune cacher ses scarifications est un test pour l’amour parental. S’ils s’intéressent à moi (donc m’aiment), ils vont le découvrir que je me scarifie et ils vont comprendre que je souffre.

En conséquence, la scarification peut être difficile à détecter, la plupart des jeunes qui s’automutilent sont capables de cacher ce comportement à leurs amis et surtout à leur famille. La facilité de dissimulation des marques d’automutilation et des blessures, associée au manque de sensibilisation sociale généralisée à l’automutilation, rend difficile l’identification des signes avant-coureurs.

Voici quelques-uns des signes avant-coureurs d’automutilation à surveiller, en particulier chez les adolescents :

Signes et symptômes d’automutilation

Il peut être difficile de détecter quand quelqu’un se fait du mal, car la scarification est souvent pratiquée en cachette par honte et par peur. Les coupures et égratignures fraîches, les morsures et les brûlures peuvent toutes être des avertissements d’automutilation lorsqu’elles se produisent fréquemment. D’autres signes physiques peuvent inclure des cicatrices, des ecchymoses et des plaques, en particulier ceux qui indiquent une répétition.

Une personne sujette aux accidents ou qui porte des manches longues ou des pantalons longs même quand il fait chaud peut être en train de dissimuler les scarifications. 

Comment puis-je savoir si mon adolescent se scarifie ?

Les comportements d’automutilation se produisent souvent en secret et concernent les endroits du corps faciles à cacher. Les signes peuvent inclure des plaies inexpliquées ou des grappes de coupures. L’utilisation intensive de vêtements amples, à manches longues, même quand il fait chaud, ou de bandages sert à montrer-cacher les blessures.

La scarification cause-t-elle de la douleur?

Généralement, oui. Mais ceux qui s’automutilent recherchent cette douleur pour avoir le sentiment d’exister. Ils sont généralement soulagés temporairement par la douleur. En effet, la scarification constitue un procédé autocalmant qui apaise passagèrement la tension interne.

Qui est le plus susceptible de s’automutiler ?

L’automutilation survient le plus souvent chez les adolescents et les jeunes adultes mais les adultes le font en cas de problèmes de santé psychique. Les filles s’automutilent-elles plus que les garçons, elles ont aussi tendance à commencer à un âge plus précoce.  Cependant, certains experts affirment que les types de comportements d’automutilation auxquels ont recours les garçons sont plus violent et plus dangereux.

Pourquoi certaines personnes se scarifient-elles ? Comment aider un proche qui s’auto-mutile ?

Comment empêcher quelqu’un de se faire du mal

Toute personne aux prises avec l’automutilation peut demander de l’aide à un psychothérapeute qui peut aider à comprendre les causes profondes de ce comportement. L’aide peut également provenir d’amis ou de proches. Lorsqu’une personne éprouve une pulsion de s’automutiler, parler de cette tension avec un proche – même si l’automutilation n’est pas discutée directement – peut aider à atténuer l’envie et à donner un sens aux émotions difficiles.

Si votre vie est marquée par les scarifications ou si votre adolescent se scarifie, vous pouvez consulter un psychologue – psychothérapeute ou entreprendre une psychothérapie pour soigner la blessure abandonnique.

La gestion du comportement dautomutilation s’éclaire par la compréhension de ses fonctions psychologiques. Aussi, au cours de la psychothérapie, on tente de découvrir la cause du comportement auto-agressif afin que le patient puisse le comprendre et élaborer pour mieux faire face au problème. Dans de nombreux cas, élaborer la problématique qui est à l’origine de l’automutilation permet d’apaiser la tension psychique et donc de réduire les scarifications. L’exception est une situation dans laquelle le patient masochique ressent un plaisir évident en s’infligeant de la douleur.

L’objectif de la psychothérapie destinée aux personnes qui s’automutilent est également de développer de nouvelles stratégies de régulation de l’affect dysphorique et d’apprendre à gérer les émotions négatives. Cela s’applique en premier lieu aux jeunes, perdus dans les revendications et dépassés par la pression du monde moderne.

Il est également très important de rétablir de bonnes relations avec les proches, c’est pourquoi parfois la psychothérapie familiale est proposée à tous les membres de la famille. Une personne qui cherche un soulagement psychique en s’infligeant une douleur physique se sent souvent incomprise par ses proches. Elle ressent généralement un manque de soutien de la part de ses proches et lorsque cela change, son comportement change également.

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