Qu’est-ce qu’une dépression? Quels sont les différents types de dépression? Quelles sont les personnes à risque de dépression? La petite déprime peut-elle se transformer en grande dépression?
Quels sont les liens entre anxiété et dépression? Quelle psychothérapie pour soigner la dépression?
Mélancolie – Melancholy Woman, Pablo Picasso, Detroit Institute of Arts
La dépression est définie comme une maladie psychique. Mais la dépression c’est surtout un processus psychique pathologique qui éteint la flamme de vie, qui vide la personne de toute dynamique et la prive de sens. Elle correspond à une crise psychique, plus ou moins aigüe, qui ébranle le fonctionnement habituel du dépressif. La dépression peut prendre de multiples formes.
De temps en temps, nous pouvons tous nous sentir tristes ou malheureux. Ces sentiments peuvent apparaître suite à des expériences bouleversantes mais nous pouvons aussi les éprouver sans raison apparente. Un coup de blues, une petite déprime, un mal de vivre passager… C’est lorsqu’ils persistent qu’ils peuvent être les signes d’une dépression naissante.
Ces manifestations peuvent continuer pendant des semaines et des mois. Les symptômes interférent dans les relations avec les proches, dans le travail et mènent à la détérioration de la santé physique.
La dépression peut empêcher d’aimer, de travailler… empêcher de vivre.
C’est pourquoi face à ces souffrances il est conseillé de ne pas rester seul, de demander l’aide d’un psychologue ou entreprendre une psychothérapie. La psychothérapie est un traitement efficace de plusieurs formes de dépression.
Vous manquez d’entrain, vous vous sentez fatigué et abattu, vous êtes souvent de mauvaise humeur, vous culpabilisez sans raison, les choses qui vous intéressaient avant ne vous disent plus rien… et si c’était une dépression ? Et si oui, que faire ? Comment se soigner ? Tout dépend de l’intensité…
La dépression peut se manifester sous des formes mineures en tant qu’états dépressifs plus ou moins graves et difficiles, plus ou moins fréquents. Quelques moments dépressifs peu intenses au cours de la vie peuvent même être considérés comme manifestation de processus de maturation liés à la condition humaine. La dépression névrotique se présente habituellement sous cette forme atténuée et mineure. Le vécu de tristesse est souvent réactionnel à une épreuve ou une série de difficultés mais il peut être la conséquences d’événements pénibles de l’enfance. Elle est parfois liée à une angoisse de perte ou de castration.
Mais elle peut se présenter aussi sous forme d’un épisode dépressif majeur – une vraie maladie où le ralentissement moteur et idéique accompagne la tristesse. Dans ses formes les plus graves, la dépression nécessite un traitement et souvent une hospitalisation en psychiatrie. Plus le diagnostic intervient tôt et la prise en charge survient sans tarder, plus elle est efficace. Pendant sa phase aiguë, la dépression doit être traitée intensivement. Le patient doit parfois être hospitalisé dans un cadre contenant et protecteur, avec des soignants pluridisciplinaires incluant des psychologues. C’est dans la dépression psychotique que le contact avec la réalité est gravement altéré, jusqu’à l’émergence d’idées délirantes et d’angoisse existentielle qui engage la survie du psychisme.
Un dépressif est souvent découragé et pense que sa maladie est incurable. Il est négatif ou indifférent. La psychothérapie va favoriser l’évolution de ses pensées et de ses sentiments dépressifs. Le psychothérapeute aide la personne en dépression à interroger ses schémas de pensée afin de permettre l’ouverture sur les processus psychique. Ce qui favorise un changement constructif dans son fonctionnement psychique.
Au-delà de faciliter la rémission des symptômes dépressif, la psychothérapie aide à sortir des schémas émotionnels et relationnels et apprend à mieux vivre au quotidien. La psychothérapie de la dépression permet donc de soulager les symptômes dépressifs et de guérir durablement la maladie. Elle peut rendre au dépressif le goût de vivre, de penser, d’aimer… Mais comment une psychothérapie agit-elle sur les processus dépressifs ?
La dépression peut avoir de causes multiples et bien souvent, elle résulte d’une interaction entre différents facteurs internes et événements de vie. Ainsi, une perte d’objet d’amour tel un deuil ou un abandon ou encore un traumatisme peuvent nous précipiter dans cet état de détresse psychologique. Retracer avec le patient son anamnèse et l’histoire de son épisode dépressif l’aide à explorer sa dynamique intrapsychique et relationnelle. Il peut alors faire des liens entre les expériences vécus et ses productions symptomatiques, ce qui lui permet de réinterpréter son vécu et de relancer la dynamique psychique.
Il arrive que c’est le deuil impossible d’une image idéale de soi qui provoque une déception et qui d’éclanche un mécanisme inconscient de rejet de ce que l’on est réellement. La psychothérapie permet au patient de se rencontrer.
Au départ, la thérapie consiste en un soutien, ciblée davantage sur le soulagement « immédiat » de la souffrance et sur la diminution des symptômes. Le psychologue utilise alors des techniques psychothérapeutiques variées, par exemple des techniques cognitivo-comportementales (TCC). Le psychothérapeute encourage le patient à dire le plus librement possible ce qu’il pense et ressent.
Entre autres, la relaxation ou la méditation de pleine conscience permet d’apprendre à diriger son esprit dans la direction choisie et ainsi arrêter la production idéique. Cela procure un premier apaisement émotionnel et la disparition des idées négatives. Une autre méthode comportementale, celle du questionnement socratique, permet de remette en question les fausses croyances du patient.
Ensuite, le psychologue examine en détail et évalue les tendances négatives et les sentiments de tristesse ou de désespoir. Il aide le patient à activer ses ressources internes et retrouver l’élan vital. La psychothérapie de soutien apporte les outils permettant de gérer l’humeur et les pensées dépressives et permet la levée de l’inhibition de l’action.
Les traitements psychiques de la dépression sont basés sur une relation psychothérapeutique solide au sein de laquelle le déprimé se sent en sécurité pour explorer les niveaux profonds de son psychisme. Élaborer les contenus psychiques «bruts» et les relier entre eux permet de modifier progressivement le vécu dépressif, de décongeler les affects. Enfin, un traitement psychothérapeutique réussit à rallumer la flamme et redonner à la personne dépressive l’envie de vivre.
Le thérapeute aide le patient à identifier et utiliser les moyens acceptables permettant de gérer son humeur dépressive et de modifier ses pensées dépressives. Cela permet progressivement à lever l’inhibition qui bloque l’action de la personne en dépression.
Dans certaines situations, un traitement pharmacologique est appliqué par un psychiatre ou un médecin généraliste, en plus de la thérapie menée par un psychologue. Les médicaments d’origine naturelle, les antidépresseurs à base de plantes peuvent être prescrits et sont efficaces pour soigner une dépression.
La souffrance du dépressif peut être amplifiée par l’incompréhension de son entourage qui, croyant bien faire tente de « ranimer » la motivation éteinte du malade en essayant de le secouer avec des mots que ce dernier ressent comme culpabilisants et violents et qui tendent à majorer son angoisse. Une thérapie de soutien permet alors de comprendre et d’ajuster les attitudes afin de réduire des tensions.
D’autre part, la récurrence et la chronicité de la dépression, les comorbidités associées aux les dépressions, tels l’alcoolisme rendent la vie avec une personne déprimée extrêmement difficile et éprouvante. Les membres de famille qui se confrontent au quotidien avec la dépression de leur proche peuvent également bénéficier d’une aide, d’un soutien psychologique et de la réflexion sur leur situation.
Psychothérapie de la dépression s’applique donc aussi bien au déprimé lui-même qu’à ses proches.
La dépression peut prendre plusieurs formes. Parfois c’est la douleur morale qui domine avec une tristesse amère mêlée d’angoisses. La douleur psychique inhibe alors les affectes et l’activité mentale et physique.
Chez certaines personnes les symptômes somatiques sont au premier plan, notamment une fatigue et une perte d’énergie, des douleurs rebelles et des dérèglements fonctionnels. En effet le dérèglement de l’appétit et de la digestion ainsi que différents troubles du sommeil sont souvent associés à la dépression et dans certains cas ils la dissimulent. L’un des critère diagnostique de la dépression est une perte significative de poids ou, au contraire une prise de poids importante qui témoignent de difficultés liées à l’alimentation. Ces signes témoignent de l’abaissement des pulsions, du tonus et des instincts de vie.
Mais lorsque les manifestations corporelles couvrent l’expression psychique du trouble nous parlons de la dépression masquée. En effet, les affections somatiques et des désorganisations somatiques accompagnent souvent les dépressions.
Tristesse, vide, perte de sens…
Ces signes apparaissent souvent après un deuil, une rupture, une agression, une perte de travail, un déménagement. Mais parfois un événement positif comme une naissance ou un mariage peut aussi perturber l’équilibre psychique trop fragile. Toutefois, les dépressions endogènes surviennent sans aucune raison manifeste. « Il a pourtant tout pour être heureux » – s’étonnent alors les proches.
La tristesse apparait alors sans motif repérable ou avec un motif qui parait insuffisant pour expliquer autant de douleur. Et pour cause, les raisons sont anciennes et profondes. Le ressenti de cette tristesse oscille entre l’humeur morose, le dégoût de soi, et le désespoir profond qui durent plusieurs semaines. Sans être prise en charge, le vécu du déprimé s’assombrit ce qui le conduit à délaisser ce et ceux qu’il aimait jusqu’à là.
Vous trouverez plus bas la liste des principaux symptômes de la dépression. Ils n’apparaissent pas forcement tous chez la même personne. En effet, les dépressions ne se ressemblent pas.
Deux personnes peuvent être cliniquement déprimées, avec des signes végétatifs quasi identiques, par exemple les insomnies et les réveils précoces, troubles de l’appétit, pleurs, ralentissement psychomoteur, etc. Mais leurs ressentis subjectifs diffèrent et peuvent même être radicalement opposées.
L’une ressent une douleur morale accompagnée de tristesse, d’une culpabilité lancinante. Elle pense au suicide pour rendre service à la planète en se supprimant et arrêtant de produire du co2… En effet elle est convaincue que son existence ne fait qu’aggraver les problèmes du monde, d’où l’auto-accusation excessive et la tendance à l’autopunition. Elle est atrocement consciente de chaque manquement qu’elle a commis, de chaque gentillesse qu’elle a négligé de manifester, de chaque penchant égoïste qui lui a traversé l’esprit.
Le Vieil homme triste, Vincent van Gogh
Chez l’autre, la douleur morale et l’humeur dépressive sont absentes mais la personne se sent intérieurement vide, imparfaite et moche. Elle est envahie par un sentiment de vide intérieur et une honte rampante. Elle aussi peut envisager de se suicider, non pas pour améliorer l’état du monde, mais parce que sa vie n’a pour elle aucun sens et elle ne voit aucun intérêt à continuer à vivre.
Parfois la tristesse se traduit chez le patient dépressif par une irritabilité exacerbée, la colère, l’agressivité, et l’énervement. Le moindre bruit, une lumière semblent insupportables. Certains déprimés n’apparaissent pas tristes mais plutôt agacés, contrariés et récriminateurs contre ses proches et contre eux-mêmes. En fait, la tristesse se présente chez eux masquée sous la colère inexprimable, l’irritation et l’agressivité. Ceci se produit souvent chez les personnes qui refoulent leurs sentiments dépressifs, ou qui restent en déni, bref, tous ceux qui se défendent de leur dépression.
C’est là que le psychologue peut intervenir en proposant différentes psychothérapies de la dépression.
La dépression réactionnelle est une dépression liée étroitement à un événement douloureux, tel un deuil, une perte d’emploi ou encore une rupture, mais ayant une intensité et une durée qui ne sont pas proportionnelles à l’événement douloureux. Ces dépressions sont traditionnellement opposées aux dépressions endogènes.
Les causes de la dépression sont multiples. On décèle souvent des traumatismes et des violences subies, l’abandon, les pertes et échecs variés ou encore un deuil mal négocié dans l’histoire de vie d’un dépressif.
Cependant les causes profondes de la dépression sont souvent à chercher dans l’enfance. Le manque d’expériences affectives positives, le manque d’amour ou l’inadéquation de l’amour apporté par les parents, fragilisent l’enfant qui aura du mal à gérer ses émotions dans sa vie adulte. En devenant adulte il devient donc vulnérable face aux évènements adverses et, notamment face aux abandons et pertes de toute sorte. Ces séparations et privations altèrent excessivement image de soi. Quand l’amour de soi vient soudainement à manquer, l’équilibre fragile s’effondre et la dépression s’installe. Le risque, si la maladie n’est pas prise en charge, est qu’elle s’aggrave et se chronicise.
L’épuisement de forces psychiques lié au stress prolongé, au surmenage ou encore au harcèlement peut également entraîner une décompensation sur le mode dépressif. Par exemple, le burn-out est un épisode dépressif majeur qui nécessite des soins importants.
A quoi ressemblent ces différentes formes de la dépression?
Sur le plan émotionnel, la personne dépressive ressent des sentiments de tristesse, d’impuissance ou de désespoir. Elle a souvent envie de pleurer, parfois sans savoir pourquoi, « pour rien » pense-t-elle. Toujours pessimiste, elle appréhende le futur et prévoit le pire. Elle peut manifester de la morosité, des idées noires voire suicidaires. Sur le plan intellectuel la personne en dépression présente une lenteur de l’idéation ainsi qu’une difficulté à planifier. Les personnes ressentent parfois une énorme confusion avec l’impression que les pensées n’ont aucun contenu.
Ralentissement moteur qui se manifeste par des gestes lents et par une difficulté à bouger. Les membres sont mous, on parle alors de proverbiales bras ballants. Les mimiques de la personne en dépression sont figées.
Cet aspect physique correspond à la baisse de la motivation, à l’indifférence aux émotions, au désintérêt à l’égard du présent. La dépression c’est aussi la perte d’intérêt et de plaisir, l’apathie et l’insensibilité vis-à-vis du monde extérieur et de soi-même. Ainsi, un mélancolique peut se laisser mourir. Il délaisse aussi son partenaire, ses enfants, son travail, ses amis, ou encore ses plaisirs et ses loisirs.
Les sentiments excessifs de culpabilité, d’autoaccusation, d’autoreproches, les sentiments d’incapacité, d’auto-dévalorisation, et d’inutilité rangent la personne dépressive.
Anxiété, une sensibilité à fleur de peau avec une irritabilité face aux stimulations de l’entourage sont fréquentes. Ces phases d’exacerbation nerveuse peuvent toutefois alterner avec des moments d’insensibilité vis-à-vis d’autrui.
L’humeur de base est teintée de tristesse et de pessimisme. L’humeur, cette disposition affective et émotionnelle qui conditionne la manière dont nous ressentons les choses engendrent une tendance au pessimisme. En effet, le dépressif voit souvent tout en noir.
Doutes et difficultés à prendre des décisions sont aussi leur pain quotidien et provoquent une douleur morale difficile à supporter.
Fatigue physique et manque d’énergie peuvent durer pendant de longues périodes.
La dépression est parfois masquée par les douleurs physiques et les maladies somatiques. Mais le comportement peut également dissimuler une dépression.
L’instabilité psychomotrice signifie généralement un dynamisme vital… Pourtant, surtout chez l’enfant mais aussi chez certains adultes, un corps en mouvement est un signe de mal-être en même temps qu’il est une tentative de guérison. Certaines pathologies de l’agir et notamment de l’agir sexuel, dissimulent et luttent contre les mouvements dépressifs.
Altération du sommeil et de l’appétit, parmi d’autres signes somatiques, augmentent la fatigue et témoignent de la présence, en filigrane ou bruyante, de la dépression.
La dépression constitue aussi une entrave au fonctionnement intellectuel. Elle provoque des difficultés de concentration, des troubles de l’attention et de la mémoire. En conséquence, elle entraîne un ralentissement idéique et psychique.
Manque d’intérêt pour le sexe, trouble du désir, libido en berne s’inscrivent dans un état d’anhédonie généralisée.
Retrait social passif et isolement apathique signent la fuite devant les relations interpersonnelles causée par un manque de goût pour la vie.
Parfois un recours compulsif à des comportements autodestructeurs accompagne le trouble dépressif. L’abus d’alcool, l’utilisation de drogues ou des psychotropes peuvent également masquer la détresse et les sentiments dépressifs.
D’autre part, une personne atteinte d’une dépression majeure peut avoir des pulsions suicidaires. La puissance du désir de mourir est telle qu’il faut considérer avec attention et préoccupation les menaces de suicide.
Psychologue dépression
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Dépression : quelle psychothérapie ?
Psychothérapie de la dépression
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Suivi psychologique pour la dépression
