Les phobies des animaux sont des phobies spécifiques ou phobies simples. Elles sont déclenchées par des animaux tels que : rats, souris ou araignées mais aussi par de grands animaux : chiens, chevaux.
Pourquoi certaines personnes souffrent de phobies des animaux ?
L’anxiété se trouve à la base de toute phobie. Les phobies des animaux débutent dans l’enfance. Les animaux phobogènes sont alors en lien avec les images parentales intériorisées.
Maman, Sculpture de Louise Bourgeois
L’enfant, pris dans son ambivalence (hostilité envers les parents aimés) ressent de l’angoisse. Il ne peut figurer l’angoisse autrement qu’en la projetant sur un objet extérieur qui vient justifier ses craintes. A travers le processus de déplacement, la crainte ou l’hostilité que l’enfant ressent pour l’adulte (père, mère) se trouve déplacée et projeté sur l’animal.
Le mécanisme à la base de la phobie des animaux
Angoisse devient peur
Ce processus de substitution se passe de manière inconsciente et permet à l’enfant d’éviter l’angoisse de perdre l’amour du parent envers lequel il ressent des sentiments hostiles. L’animal phobogène est donc un avatar de la figure parentale. Cela permet de protéger les images parentales. Freud explique ce processus dans le cas de petit Hans qui souffrait de la phobie du cheval.
Par un jeu de représentations l’objet phobogène devient donc le support de projection de l’angoisse que ressent le sujet en lien avec son ambivalence, à savoir la présence simultanée d’amour et d’hostilité à l’égard de ses objets d’amour. La phobie des animaux permet d’éviter l’angoisse à défaut de l’élaborer.
Le même procédé du déplacement sur les animaux est utilisé dans les contes et les mythes remplis d’animaux dangereux ou répulsifs.
Les souris et les rats sont fréquemment objet de phobie
Ayant participé à propager les épidémies de peste le rat existe dans l’imagerie collective comme l’annonciateur d’un fléau ou encore le présage d’une catastrophe.
Il vit près de sous-sols, il en émerge de manière furtive et par cela il peut symboliser ce qui peut surgir de zone d’ombre de notre inconscient, il personnifie les forces obscures.
Très prolifiques, les rats et les souris peuvent représenter les forces instinctuelles. Souris, rats renvoient symboliquement à des parties archaïques de notre psyché.
Mais pour comprendre l’origine de la phobie chez chaque individu il faut tenir compte des aspects subjectifs dans la formation du symptôme. En effet, une image peut en cacher une autre, selon les associations inconscientes du sujet. La formation du symptôme passe par le mécanisme du déplacement : une représentation vient à la place d’une autre pour cacher les conflits ou les désirs interdits.
Petit bestiaire et les phobies – Quid de l’araignée ?
Traditionnellement en psychanalyse l’araignée est considérée comme la représentation de la mère que l’enfant redoute. L’araignée prédatrice dévore la vie et paralyse ses victimes avec un venin. D’autre part, le petit animal peut pénétrer notre corps par ses orifices et à ce titre il provoque la crainte d’intrusion.
C’est une représentation très archaïque, c’est-à-dire renvoie à des strates très primitives de notre psyché. La toile d’araignée peut représenter l’emprise maternelle. Il ne s’agit pas forcement d’une mère réellement étouffante mais de l’image qu’en a l’enfant. Un enfant qui se sent envahi, étouffé, par une ruse de l’inconscient va pouvoir éviter d’avoir peur de sa mère en déplaçant sa peur sur l’araignée. L’association entre l’image maternelle est l’animal se base sur des liens de symbolisation.
De nos jours, la toile d’araignée peut représenter le WEB de cyberespace qui nous captive parfois jusqu’à nous rendre dépendants.
Comment se manifestent les phobies des animaux
Les phobies se manifestent par un certain nombre de symptômes qui varient selon la personne. Ils peuvent être plus ou moins intenses. Cela va de l’aversion ou le dégout jusqu’à une peur intense avec des poussées d’angoisse allant jusqu’à une attaque de panique.
D’autre part, les phobies d’animaux sont fréquentes et peuvent être considérées comme « normales » chez l’enfant. Elles surgissent autour de la troisième année de vie. Chez l’adulte en revanche, la phobie est un symptôme qui témoigne de l’existence de l’anxiété ou de la dépression. Les phobies sont souvent relativement bien tolérées, notamment les phobies simples d’animaux car l’objet phobogène est relativement facile à éviter. Le mécanisme de défense d’évitement, partiellement inconscient, permet de réduire l’angoisse.
Lorsque la phobie est très intense, elle peut être très handicapante et peut restreindre considérablement la liberté de la personne qui en souffre.
La phobie des animaux étant une expression de l’anxiété, nous trouverons régulièrement chez une personne phobique d’autres manifestations anxieuses : anticipation anxieuse des situations redoutées. Ainsi, les personnes présentant une phobie d’araignée appréhendent des promenades dans le jardin ou dans la forêt ainsi que voyages dans les pays où vivent de grandes araignées. Cette appréhension mène à l’évitement qui rend les objets phobogènes de moins en moins familiers. Lorsque la confrontation ne peut être évitée, le phobique ressent de l’angoisse plus ou moins forte. Il s’agit de symptômes neurovégétatifs, tels que : difficultés respiratoires, sentiment d’oppression ou d’étouffements, douleur thoracique, accélération du rythme cardiaque (tachycardie, palpitations), transpiration ou frissons, nausées…