Initialement, le terme était utilisé pour designer indistinctement toutes les maladies ayant trait au système nerveux telles que l’hystérie, les psychoses ainsi que les affections neurologiques comme l’épilepsie. La distinction entre les maladies neurologiques liées à une atteinte du système nerveux et les maladies « des nerfs », psychogènes, sans lésion neurologique apparaît au XIXè siècle. Suite aux travaux de Janet, Charcot et surtout de Freud la distinction entre les maladies neurologiques et les affections psychologiques sera précisée et le terme de névrose continue d’être utilisé aujourd’hui pour ces dernières.
L’apport freudien
Les travaux cliniques de Freud ont permis de comprendre que le fonctionnement névrotique ne se limite pas à la maladie. Il a souligné la continuité entre le normal et le pathologique. L’aménagement névrotique existe chez certaines personnes de manière souple et équilibrée alors que chez d’autres les symptômes névrotiques empêchent de vivre, de travailler et d’aimer. Il écrivait : « les névrosés sont les hommes tout comme les autres, ils tombent malades des mêmes complexes que ceux avec lesquels […] les bien portants sont en lutte. Mais les bien portants savent maîtriser ces complexes sans gros dommages, alors que les névrosés ne réussissent à réprimer ces complexes qu’au prix de coûteuses formations de substitut, c’est à dire que pratiquement ils y échouent. »
Définition de la névrose
Les psychanalystes définissent la névrose comme une affection psychogène où les symptômes sont l’expression symbolique d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et constituant des compromis entre le désir et la défense.
Symptômes de la névrose
La névrose s’exprime au niveau psychique ainsi qu’au niveau corporel.
Sur le plan de la psyché
Au niveau psychique la névrose se manifeste par des angoisses irrationnelles, mais elle ne perturbe pas le rapport à la réalité, c’est-à-dire elle ne provoque pas d’hallucinations ni de délire. Le patient est conscient de ses troubles et de leur caractère irrationnel.
Les symptômes sont très différents et on distingue plusieurs types de névroses selon la façon dont l’angoisse se manifeste. Il peut s’agir d’anxiété généralisée, de phobies, d’irritabilité, de brusques changements émotionnels, de problèmes d’adaptation aux attentes sociales. Pour les personnes souffrantes névrose, il peut être problématique d’entretenir des relations. Pour certains les apparitions publiques sont impossibles. Les perturbations émotionnelles peuvent affecter négativement la capacité de concentration et de mémorisation.
Selon la problématique dominante et les mécanismes de défense majoritaires, la névrose peut prendre une forme hystérique, hystéro–phobique, ou encore obsessionnelle. Dans cette dernière, le doute et le manque de confiance en soi peuvent être très invalidants.