La dysmorphophobie

Qu’est-ce que la dysmorphophobie ?

La dysmorphophobie se caractérise par une préoccupation anxieuse, irrationnelle et disproportionnée concernant un défaut physique mineur et souvent imaginaire. En plus de l’anxiété élevée, au travers cette phobie de la difformité, s’exprime une image de soi perturbée.

Le terme de phobie est quelque peu trompeur, car la phobie suppose une projection à l’extérieur de soi, de l’objet d’angoisse. Dans la phobie, l’angoisse est projetée à l’extérieur de soi, de manière à pouvoir la fuir au moyen d’un mécanisme d’évitement. Tandis que dans la dysmorphophobie, c’est une partie du corps lui-même qui est constituée comme objet sur lequel l’angoisse se concentre. C’est plus une préoccupation obsédante par un défaut corporel.

dysmorphophobie

Chaque partie du corps peut devenir un objet de rejet : la peau, avec ses boutons et ses cicatrices d’acné, la rougeur ou la pâleur excessives ; les oreilles – trop grandes ou décollées ; la poitrine, surtout chez les filles ; la pilosité et la chevelure – trop lisse ou trop frisée, ou encore de mauvaise couleur ; les joues – trop rondes ou trop creuses ; le nez – trop long ou trop court ; les yeux –  trop rapprochés ou trop espacés, noirs au lieu d’être bleus, ou l’inverse… La pilosité peut également devenir un point de fixation, ainsi que les jambes, les pieds ou encore les organes génitaux.

Les perturbations de l’image du corps sont fréquentes à l’adolescence et se résorbent généralement spontanément si l’adolescent acquiert suffisamment de confiance en soi.

Les sujets anxieux toutefois, continuent à manquer de confiance en soi et à manifester des symptômes tels que la dysmorphophobie, le complexe d’infériorité ou encore le sentiment d’anormalité.

 

Les symptômes de la dysmorphophobie

La dysmorphophobie se caractérise par une attention excessive et anxieuse portée sur des défauts physiques mineurs, voire imaginaires. Une crainte irrationnelle d’être laid transforme un petit défaut objectif, mais insignifiant pour les autres, en un point de fixation obsessionnelle. Ces points de disgrâce irrémédiable sont souvent quasi imperceptibles : un grain de beauté, une légère asymétrie du visage ou du corps.

Parallèlement à ces préoccupations excessives concernant son apparence, le sujet développe des comportements répétitifs et des rituels. Par exemple, il évite les miroirs afin de ne pas voir la partie détestée de son corps. Il peut, au contraire, s’y regarder sans relâche, afin de réévaluer constamment son apparence et d’essayer de se rassurer.

De même, il prend excessivement soin de son apparence et passe beaucoup de temps à traquer les imperfections corporelles ou à camoufler ce qu’il considère comme défectueux.

Cette lutte, totalement inefficace, mène parfois à détériorer le corps, par exemple en endommageant la peau à force d’essayer d’éliminer les boutons. Pire encore, certains parviennent à altérer leur corps par la réitération des actes de chirurgie esthétique.

La dysmorphophobie peut se manifester également par des pensées répétitives, par exemple, par la constante comparaison de son apparence avec celle des autres.

Ces préoccupations peuvent avoir un impact négatif sur des domaines importants de la vie. Elles peuvent, notamment, rendre difficile l’établissement de relations sociales ou amoureuses. Elle provoque une détresse significative ainsi qu’une altération du fonctionnement social, ou professionnel.

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Qui en souffre ?

Les préoccupations dysmorphophobiques sont irrationnelles. En effet, elles sont liées à l’angoisse intérieure. Cette dernière se fixe sur un une partie du corps choisie selon les associations inconscientes. La formation du symptôme peut passer par le mécanisme du déplacement : une représentation vient à la place d’une autre pour cacher les conflits ou les désirs interdits. Il s’agit de trouver avec le sujet qui présente le symptôme, la signification profonde, parfois inconsciente du symptôme.

C’est donc l’anxiété qui se manifeste à travers les dysmorphophobies, de la même manière qu’elle conduit au complexe d’infériorité, au sentiment d’anormalité, au manque de confiance en soi.

La dysmorphophobie à l’adolescence

Les perturbations de l’image du corps sont fréquentes à l’adolescence.

A l’adolescence les transformations corporelles sont si rapides que le jeune a du mal à les accepter. Certaines nouvelles caractéristiques de son « nouveau » corps lui paraissent comme une anormalité.

Ces inquiétudes par rapport à son corps en mutation (si bien illustré dans la Métamorphose de Kafka) peuvent accrocher les angoisses du jeune et il se vit comme dysmorphique. De plus, l’avenir peut angoisser l’adolescent et le corps d’adulte qui représente cet avenir se trouve inconsciemment rejeté.

Les perturbations de l’image du corps se résorbent généralement spontanément si l’adolescent acquiert suffisamment de confiance en soi. Les sujets anxieux toutefois, continuent à manquer de confiance en soi après avoir attente l’âge adulte. Ils manifestent alors des symptômes tels que la dysmorphophobie, le complexe d’infériorité ou encore le sentiment d’anormalité

Les préoccupations dysmorphophobiques sont irrationnelles. En effet, elles sont liées à l’angoisse intérieure. Cette dernière se fixe sur un une partie du corps choisie selon les associations inconscientes. La formation du symptôme peut passer par le mécanisme du déplacement : une représentation vient à la place d’une autre pour cacher les conflits ou les désirs interdits. Il s’agit de trouver avec le sujet qui présente le symptôme, la signification profonde, parfois inconsciente du symptôme.

C’est donc l’anxiété qui se manifeste à travers les dysmorphophobies, de la même manière qu’elle conduit au complexe d’infériorité, au sentiment d’anormalité, au manque de confiance en soi.

La dysmorphophobie dans différents contextes psychologiques

La dysmorphophobie apparait dans différents contextes psychiques, notamment dans le fonctionnement névrotique et psychotique.

Elle peut apparaitre par exemple comme l’un des symptômes de la névrose obsessionnelle avec la concentration des idées obsédantes sur les problématiques de l’apparence physique. Les préoccupations obsédantes et les efforts pour cacher ou modifier le corps, s’inscrivent parfaitement dans l’activité mentale débordante. Les vérifications constantes dans le miroir de son apparence, les rituels de toilette excessive, le perfectionnisme du sujet dysmorphophobique sont des procédés obsessionnels. Dans le cas d’une névrose obsessionnelle, le sujet est conscient du caractère irrationnel de ses préoccupations et peut reconnaître que ses croyances sont fausses. L’angoisse perdure néanmoins et les vérifications ou rituels ne parviennent pas à la soulager durablement. Elle reste concentrée sur la partie du corps qui suscite un sentiment de gêne et de honte de son propre corps.

Ces préoccupations obsédantes peuvent parfois donner lieu à un vrai délire schizophrénique avec des hallucinations somesthésiques ou des voix dans la tête, qui critiquent l’apparence du patient. En effet, les dysmorphophobies apparaissent aussi dans la psychose. Les croyances dysmorphophobiques ont dans ce cadre un caractère délirant : la personne est absolument convaincue que ses croyances concernant son apparence sont réelles et fondées. Ces délires de transformation peuvent amener la personne aux automutilations et même au suicide.

La dysmorphophobie peut aussi apparaitre chez l’anorexique qui même très maigre, se perçoit comme étant trop gros.

Elle peut également apparaitre chez les patients atteints de troubles dépressifs. Dans ce cadre, la croyance en un défaut corporel peut provoquer des pensées suicidaires.

 

Soigner la dysmorphophobie

Les préoccupations corporelles obsédantes sont fréquentes à l’adolescence. Elles sont en lien avec les modifications corporelles qui provoquent de l’angoisse. Cette anxiété de l’adolescent face à son image s’inscrit souvent dans l’anxiété généralisée, dans le manque de confiance et elle disparait si l’adolescent évolue favorablement. Cependant, dans certaines situations, l’anxiété persiste au-delà de l’adolescence en restant concentrée sur l’image du corps.

Les dysmorphophobies peuvent donc signaler l’existence de l’affection psychique grave pouvant évoluer vers une psychose ou une dépression sérieuse. Il s’agit donc de poser un diagnostic pour comprendre le fond dans lequel le symptôme s’inscrit et entreprendre un traitement.

Le rejet de son propre corps peut amener au recours compulsif à la chirurgie esthétique. Cependant, elle ne permet point d’apaiser les angoisses. C’est donc est un autre risque.

Le repli social, l’isolement, la fuite des relations amoureuses se retrouvent parmi les conséquences. Cependant il est parfois difficile de démêler les causes et les conséquences. Ainsi, lorsque la dysmorphophobie est un des symptômes de la dépression le repli social, l’isolement sont aussi les symptômes dépressifs.

Comment la psychothérapie peut aider à soigner la dysmorphophobie

La psychothérapie visant comprendre les véritables sources des angoisses et à apaiser l’anxiété est le principale util dans le traitement de la dysmorphophobie.

Cependant, le traitement dépend du contexte psychique auquel est lié le symptôme de la dysmorphophobie et dépend du diagnostic posé. Dans le cas de la dépression ou des obsessions, les antidépresseurs tels que les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) peuvent être efficaces.

Lorsque les idées dysmorphophobiques sont délirantes, le traitement par des antipsychotiques peut s’avérer nécessaires.

La psychothérapie est toujours un soutien nécessaire. Elle est efficace surtout lorsqu’elle est entamée dès l’adolescence, lorsque les premières perturbations dans le développement de l’image du corps apparaissent.

Plus tard, elle permet de découvrir les associations qui ont conduit à la formation du symptôme et d’approfondir les conflits inconscients, découvrir les émotions enfouies qui se manifestent par l’anxiété. La psychothérapie vous aide à mieux vous comprendre ce qui permet de soulager les symptômes. Ainsi vous pouvez commencer à apporter des changements dans votre vie. En conséquence, la personne ressent moins d’angoisse et donc moins de pression pour être parfait. Il est alors plus facile de prendre conscience que la perfection du corps n’existe pas. La résolution de conflits intérieurs permet de soulager les sentiments de honte et de culpabilité qui sont projeté dans le corps dans la dysmorphophobie.

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