Les causes de ce flot de pensées qui nous empêche de dormir
La principale cause des pensées envahissantes au moment d’endormissement est l’anxiété.
Pour s’endormir, nous avons besoin de désinvestir une grande partie de cette activité mentale. L’endormissement nécessite, en effet, un certain repli sur soi et sur son propre monde intérieur.
D’une part il s’agit de se déconnecter des excitations extérieures et, d’autre part, le monde intérieur doit baigner dans un calme relatif.
Lorsque dans l’un des deux mondes se produit un évènement inquiétant, le relâchement devient difficile voire impossible. La phase d’endormissement est alors perturbée par un excès d’excitation psychique qui provoque des pensées compulsives. Des pensées inquiétantes nous envahissent alors, et si l’anxiété est importante, au delà des ruminations, des manifestations corporelles, comme gorge nouée, sentiment d’oppression thoracique, ou encore une impression de suffoquer peuvent apparaitre. Chez certains, ces inquiétudes et pensées angoissées conduisent à une attaque de panique.
La personne est dans un état de tension physique et psychique qui empêche l’endormissement. Elle ne peut pas rester allongée, se lève pour aller chercher le calme. Les rituels auto-calmant peuvent apparaitre à ce moment là.
Les préoccupations anxieuses
Les préoccupations de la vie quotidienne mais surtout les épreuves, tel un examen ou un entretien d’embauche provoquent une montée d’angoisse qui alimentera la rumination anxieuse.
Mais les personnes anxieuses n’ont point besoin d’événements extérieurs pour cogiter compulsivement. Les anxieux manquent de sécurité intérieure et de confiance en soi. Leur angoisse flottante et appréhensions confuses peuvent être relativement bien contenu en journée mais à l’approche de la nuit, les anxieux ressentent une peur imprécise mais intense.
C’est comme si quelque chose de terrible allait se produire, mais l’anxieux ne sait pas d’où vient la menace ni pourquoi la catastrophe se produira. Les ruminations mentales sont en fait des scenarii de catastrophes appréhendées. Alors, il cogite, il analyse tout, il envisage le pire. Mais le passé aussi peut le rattraper, il le scrute, il culpabilise, il regrette et s’agite. Il se laisse submerger par l’angoisse qui l’empêche d’arrêter le flux de pensée et donc de s’endormir.
Il faut imaginer que l’angoisse est une énergie qui alimente la production de représentations incoercibles. Elles sont remplies de craintes et donc souvent négatives et suscitent encore plus d’excitation anxieuse. Le cercle vicieux s’installe – on ne peut plus arrêter le flot de pensées pour dormir.
Les ruminations chroniques
Si cette expérience se reproduit, l’idée même de dormir deviendra angoissante et déclenchera une augmentation d’anxiété au moment de se mettre au lit. Le même mécanisme intervient ici que celui observé dans la formation des phobies : à l’idée même d’aller au lit, nous commençons à avoir peur. Une forme d’auto-programmation amplifie l’angoisse qui provoque l’irruption incoercible dans la conscience des pensées compulsives.
Avec le temps, la personne recule l’heure d’aller au lit, se trouve des occupations pour éloigner les pensées de son esprit. En conséquence, elle et se couche de plus en plus tard, ce qui amène un état de fatigue n’arrangeant en rien sa difficulté à gérer son anxiété.